Nice : ils travaillent dans le tourisme, l"événementiel ou la culture et manifestent leur inquiétude pour leur métier

Ils sont "guides interprètes conférenciers", agents d'accueil ou encore extras dans la restauration. Avec l'épidémie de Covid-19 et un tourisme à l'arrêt, ils ont été sans activité. Sous le coup d'une modification du mode de calcul de leurs droits à Pôle Emploi, ils craignent pour leur avenir.

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"La profession est sinistrée, j'ai des collègues qui m'appellent en sanglots. Nous n'avons plus de revenus, pas de lisibilité sur l'avenir... Certains vont changer de métier."

Ces propos sont de Patrick Pavesi, président de la fédération des guides interprètes et conférenciers de Provence-Alpes-Côte d'Azur.  Il est aussi le président de la FMITEC, la toute nouvelle fédération des métiers intermittents du tourisme, de l'événementiel et de la culture.

Dans 12 sites en France, dont Nice et Cannes, la FMITEC déploie ce lundi matin une banderole  pour soutenir la profession.

Ces guides-conférenciers, accompagnateurs, directeurs et chargés de projets, logistique ou production, agents d’accueil (hôtesses & hôtes), régisseurs, superviseurs et coordinateurs d’événement, les "extras" de la restauration, animateurs sonbt des métiers que la FMITEC qualifie de  "quasi-invisibles".

Des métiers sinistrés avec le Covid-19

Nathalie confirme. A 53 ans, elle est guide conférencière trilingue (Français, Italien et Anglais) sur la Côte d'Azur. Ce métier, elle l'exerce depuis longtemps, elle a connu des crises. Il y a eu les périodes après les attentats, mais là, c'est encore très différent.

Nous avons été confinés à la mi mars, juste après le Carnaval de Nice, en tout début de saison. Depuis, tous les festivals, tous les congrès ont été annulés. Je travaille pour le tourisme d'affaires pour des grosses sociétés américaines. Tous les groupes ont reporté leurs déplacements. On passe de 2020 à 2022, vous imaginez ?

dit-elle non sans angoisse. La situation est identique pour les 500 guides interprètes conférenciers de la région Paca, qui font découvrir le patrimoine touristique et culturel de la Provence à des visiteurs venus du monde entier. 

Du flou quant à la reprise

Difficile de prédire l'avenir. A Nice par exemple, on sait déjà que le terminal 1 de l'aéroport ne rouvrira qu'en mars 2021. Les musées rouvrent progressivement, les hôtels commencent la saison et les croisières sont à l'arrêt.

Les armateurs sont en train de mettre en place des protocoles, avec un passeport sanitaire aussi bien pour les marins que pour les passagers, et une réduction de clients à bord pour limiter les risques de contamination, mais ils attendent les directives de l'Etat. 

C'est peut-être le plus angoissant, explique Nathalie. Ce flou psychologique est terrible. On se sent suspendu à un fil. J'ai envoyé des CV un peu partout, mais franchement à 53 ans, ce n'est pas évident.

Un calcul des droits sur la sellette

Pour pouvoir acquérir des droits à Pôle Emploi, les guides doivent avoir effectué 910 heures au total et l'indemnité se calcule aujourd'hui avec un taux moyen calculé entre les sommes perçues et les jours travaillés. Une directive était applicable en avril sur un nouveau mode de calcul bien moins avantageux, son application  a été reportée au 1er septembre.

On prend le nombre de jours entre le premier et le dernier contrat, on divise par 365 jours et on verse 57 % de la rémunération

explique Patrick Pavesi. Il précise que ce nouvceau calcul fera basculer les professionnels dans la pauvreté, avec des indemnités de 500 à 600 euros pendant la période où ils ne travaillent pas.

Des négociations en cours

Des réunions ont lieu régulièrement et les professionnels peuvent compter sur le soutien de certains parlementaires comme Cédric Roussel, député LREM des Alpes-Maritimes, ou encore Bernard Brochand, doyen de l'Assemblée Nationale.

Pour Patrick Pavesi, il est essentiel que tous les guides aient accès aux aides de solidarité.

Certains d'entre eux sont privés d'allocations chômage car ils n'avaient pas réalisé leurs heures au moment du confinement.  Ils demandent la prolongation de leurs droits comme pour les intermittents du spectacle et l'annulation de cette directive, qui compromet la pérennité de leur activité.

Plus de lisibilité

Nicolas Dizier est secrétaire adjoint de la FMITEC, une association  loi 1901, dont le siège social est à Nice avec un rayonnement national.
 

Sur le site, une mosaïque a été créée pour mettre en avant tous les professionnels de ce secteur d'activité.

 

Les revendications
• Abrogation de la réforme de l’assurance-chômage (décrets du 29.12.18 et du 26.07.19) applicable au 1er septembre prochain qui contraindre un grand nombre d’entre nous à abandonner son métier.
• Prolongation jusqu’en avril 2021 des droits Pôle Emploi.
• Extension du fond de solidarité à tous nos métiers en prenant en compte nos spécificités (jusqu’à 18 codes
APE) et ceci jusqu’en avril 2021.
 
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