Les avocats de la défense de Christian Iacono, jugé pour la troisième fois pour viols sur son petit-fils, qui s'est depuis rétracté, ont "supplié" mercredi la cour d'assises du Rhône et les jurés de lui "restituer son honneur" en le déclarant "innocent". La Cour s'est retirée à 14h.
"Je vous demande de répondre non à la question de la culpabilité et de dire qu'après 15 années d'enfer, cet homme de 80 ans retrouvera la seule chose qui lui reste, son honneur!", a tonné Me Gérard Baudoux lors de sa plaidoirie.
"La machine judiciaire"
Il a rappelé que "lorsque la machine judiciaire est en marche il est parfois extrêmement difficile d'en sortir", en allusion à la position de l'avocat général, Jean-Paul Gandolière qui a dit mardi, son "intime conviction" de la culpabilité du grand-père, estimant que Gabriel avait bien été abusé sexuellement. Mais, étrangement, sans requérir de peine.Après avoir maintenu de façon constante pendant 11 ans des accusations de sévices sexuels et viols -censés s'être produits dans la villa du grand-père entre 1996 et 1998 à Vence (Alpes-Maritimes)-, Gabriel Iacono s'était rétracté début mai 2011. Après deux condamnations à 9 ans de prison en 2009 et en 2011, Christian Iacono avait saisi la cour de révision et obtenu le 18 février 2014 l'annulation de sa condamnation, entraînant ce troisième procès devant les assises du Rhône.
"Gabriel n'a trouvé aucun intérêt financier à ces rétractations, tous ses comptes ont été passés au peigne fin",
a rappelé le deuxième avocat de l'accusé, Me Dominique Romeo, en réponse à des sous-entendus de l'avocat général qui a rappelé la veille que Gabriel était "aux abois" financièrement.
"Deuxième homme"
De même, il a vivement rappelé l'affaire du "deuxième homme" que Gabriel avait inventé à l'époque lors des premières accusations contre son grand-père en juin 2000. Ce "deuxième homme", une connaissance du grand-père avait été acquitté au premier procès, en 2009.Preuve, pour Me Romeo, que "l'apparition du deuxième homme était en réalité le début de la rétractation de Gabriel", une façon pour l'enfant de commencer à dire qu'il avait menti.
"Gabriel a toujours été perturbé", a-t-il rappelé.
Dernière parole à l'accusé à 14H00, puis la cour se retirera pour délibérer dans la foulée.