Les Jeux olympiques d’hiver de Pékin débuteront le 4 février prochain. La région Provence-Alpes-Côte d'Azur sera bien représentée. Les sportifs qu’elle a vus grandir sur ses terres ont de sérieuses chances de médailles mais sont à cette heure encore dans le flou quant aux conditions de participation.

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L’année dernière, de nombreuses compétitions internationales ont été annulées. Problème, elles devaient permettre d’établir les qualifications pour les JO de 2022. Face à cette difficulté, les fédérations revoient leur copie et les qualifications ne sont toujours pas officielles.

En revanche, les nominés de la région, eux, sont connus. On retrouve les deux Niçois, Mathieu Faivre et Matthieu Bailet, le Marseillais en paralympique Maxime Montaggioni, le Varois Arthur Bauchet et l’Azuréenne Julia Pereira de Sousa.

Pourtant, malgré cette belle vitrine régionale, le président du CDOS 06 (Comité départemental olympique et sportif des Alpes-Maritimes), Philippe Manassero, regrette un manque de visibilité des athlètes et des olympiades d’hiver en général.

Les yeux du monde sportif semblent déjà tournés vers les Jeux Olympiques 2024. Un regret d’autant plus vif que les sportifs de la région sont en capacité de monter sur les podiums.

« Sans trop rêver, on peut ramener quelques médailles »

Philippe Manassero

Vous ne connaissez pas les champions de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur ? On vous les fait découvrir.

Mathieu Faivre, l’héritier

Le double champion du monde, Mathieu Faivre a tout simplement été désigné comme le digne héritier d’Alexis Pinturault, la légende du ski alpin français.

Sa biographie. C’est sur les pistes d’Isola 2000 qu’il réalise ses premières traces auprès de son père, moniteur de ski. A l’âge de 18 ans seulement, il devient champion du monde junior. Trois ans plus tard, il intègre le groupe A de l’équipe de France et remporte sa première victoire en Coupe du monde en 2016. Mathieu Faivre entre dans la cour des grands l’année dernière en décrochant deux médailles d’or, en slalom géant et en parallèle, à Cortina d’Ampezzo, en Italie.

Ses premiers Jeux à Pyeongchang en 2018 ont été marqués par sa mise à l’écart de l’équipe de France après une déclaration jugée inappropriée. L’affaire avait fait grand bruit.

« Aucune revanche à prendre »

Quatre années ont passé. Matthieu Faivre a appris de ses erreurs, et c’est à cela que l’on reconnaît les grands champions. La preuve en est, lorsqu’on lui demande comment il gère cette saison avec les JO en point d’orgue, il répond « comme une saison ordinaire, avec des stratégies qui devront être modifiées au fur et à mesure pour être le plus performant possible.» Bref, nous n’en saurons pas plus.

Matthieu Bailet, la «pépite de la vitesse française»

Licencié à l’Inter Club de Nice, Mathieu Bailet, est à 25 ans, le plus jeune de l’équipe A de l’équipe de France de ski alpin. Champion du monde en junior, il continue de tracer sa route ; "je veux m’installer durablement dans le top 10. Pour cela il faut que j’aille chercher la régularité".

Les JO de Pékin seront ses premières olympiades.

En septembre dernier, une fracture de l’avant-bras droit lors d’un stage sème le doute. Une blessure qu’il doit gérer dans les transitions à haute intensité. Mais deux places en Top 10 et une 6e place en Super G à Bormio en Italie et les incertitudes sont balayées.

Julia Pereira de Sousa, la précoce

Le président du CDOS 06 pense que Julia Pereira pourra s’appuyer sur son expérience des Jeux olympiques et créer la surprise. Encore une fois.

De sérieuses chances également aux Jeux paralympiques

La région a également ses nominés pour les Jeux paralympiques d’hiver qui se dérouleront du 4 au 13 mars 2022.

Arthur Bauchet, le jeune roi

Lorsqu’on naît à Saint-Tropez, rien ne semble vous prédestiner à faire carrière en ski alpin. C’est pourtant ce qui est arrivé à Arthur Bauchet qui dès l’âge de 6 ans, descend les pentes de Serre Chevalier.

A l’âge de 10 ans, les premiers symptômes d’une maladie qui touche les membres inférieurs, la paraparésie spastique, apparaissent et son état de santé se dégrade. À la fin des courses, il quitte les skis pour les béquilles. Il sera même obligé de se déscolariser et d’arrêter un temps la pratique du ski. Seul un traitement très lourd lui permettra de reprendre le cours de sa vie. « Étape par étape, j’ai appris à allier vie courante et traitement médicaux, même si c’est loin d’être facile ».

Malgré tout, le potentiel est là, intact. Il intègre alors directement le groupe A de l’équipe de France. L’avenir ne mentira pas. Dès ses premiers mondiaux en 2017, il décroche deux médailles d’or (géant et slalom) et une médaille argent en Super G.

En Corée du Sud, lors de ses premières olympiades à l’âge de 18 ans, il engrange 4 médailles d’argent. Il enchaîne avec 3 médailles d’or aux Mondiaux 2019.

Le roi Arthur marche vers son destin.

A chaque fin de saison, je me dis que j’ai fait la meilleure saison de ma carrière ! A Pékin, je veux occuper un maximum de podiums, ne pas avoir de regrets, et ne pas en avoir trop gardé sous le pied, comme on dit chez nous.

Arthur Bauchet

Et il éclate de rire.

Son palmarès lui a apporté l’aide de nombreux partenaires, le skieur a pu se professionnaliser et « se consacrer pleinement à sa pratique sportive». Cela préfigure d’une possible marge de progression.

Vertigineux.

Maxime Montaggioni, le Phénix

Il est Marseillais de naissance, mais Maxime Montaggionni est Isolien de cœur depuis qu’il est affilié au Club Back to Back (Isola 2000) désormais connu dans le monde entier pour ses champions de snowboard.

Il est privé de l’usage de son avant-bras droit et nombreux sont ceux qui pensent que ce n’est qu’un léger handicap dans son sport.

Alors, il précise que l’usage des bras pour l’équilibre est bien plus important que certains appuis !

Il a la particularité d’avoir commencé la compétition à 25 ans, ce qui est relativement tard. Cependant, il a décroché plusieurs titres de champion du monde en banked slalom et en snowboardcross.

L’an passé, le Covid a stoppé net sa saison.

Un membre du staff a été contaminé, plaçant l’ensemble du groupe dans une configuration de « cas contact ». Les 14 jours d’isolement l’ont privé des deux dernières compétitions. Seule une course miraculeusement maintenue début avril, en Italie, lui a permis de réaliser une 1ère et une 3e place. De quoi remettre le moral au beau fixe.

Contaminé par le coronavirus, deux semaines avant le début de la saison, Maxime Montaggionni a pu tout de même décrocher trois places sur le podium lors des deux premières épreuves (Landgraaf en Hollande et Pyha en Laponie).

On appelle ça une montée en puissance.

Actuellement, l’équipe de France est en stage au Grand-Bornand en Haute-Savoie.

Il reste deux compétitions avant les JO, un test et un challenge pour Maxime Montaggionni : décrocher des places en top 5 afin d’engranger de la confiance, mais ne pas entamer ses capacités pour Pékin.

Ne pas se brûler les ailes, lui qui se décrit comme « un peu fou fou ».

Malheureux lors des derniers JO, il avait dû quitter la compétition en raison d’une blessure contractée lors du tout premier jour d’entraînement.

Depuis, Maxime Montaggioni a constaté que sa discipline s’est considérablement professionnalisée. Le niveau est donc sensiblement élevé, mais il a visiblement su s’adapter et son objectif reste le même : une médaille minimum, et pourquoi pas deux ?

L’ombre du Covid

Depuis 2 ans, les sportifs se sont adaptés aux contraintes liées à la pandémie. Mais tous vous diront que cela reste très lourd à gérer au quotidien. Ils sont vaccinés, mais leur crainte est moins celle d’une forme grave de la maladie que les conséquences directes des différents isolements imposés selon les pays lors de leurs nombreux déplacements, et selon les préconisations des fédérations.

Dans un contexte sanitaire très difficile où tout est incertain, la pandémie, les compétitions, Matthieu Bailet lui, a géré les événements, les uns après les autres, le plus sereinement possible.

Il laisse au staff le soin d’anticiper les tests et la logistique. Lui reste focalisé sur ses objectifs sportifs.

Paradoxalement, l’an dernier, il estime avoir réalisé sa plus belle saison, alors il a décidé d’en faire de même cette année. Rester serein et perdre le moins d’énergie, le moins de concentration possible.

Dans quelques jours, Arthur Bauchet, lui, partira aux championnats du monde, et il veut mettre toutes les chances de son côté pour ne pas être contaminé. Cela fait déjà plus d’une semaine qu’il a décidé de porter en permanence un masque FFP2. Ses parents et tous ses proches sont testés systématiquement avant chaque visite.

Avant les JO, de sa propre initiative, il s’imposera un isolement strict durant les 15 jours précédant le départ. 

Contracter le virus (même de manière asymptomatique) ou être cas-contact cela signifie tout simplement ne pas participer aux épreuves, rater ce à quoi on s’est préparé depuis 4 ans !

Arthur Bauchet

De plus, en cas de contamination sur place, le Varois craint une quarantaine très difficile et très longue comme il est préconisé en Chine avant de pouvoir revenir en France.

Ce serait la double peine.

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