Le site de Rocca Sparvièra figure parmi les lieux les plus isolés et les plus mystérieux de la Côte d'Azur. Perchées au fin fond du haut-pays de Nice, les ruines du lieu-dit offrent des vues magnifiques. Il semblerait que des spectres hantent ces vestiges maudits... En cause, une terrible tragédie qui s'est déroulée un soir de Noël...
Les ruines du hameau de "Rocca Sparviera" (en nissart), se dressent à 1 100 mètres d'altitude, dominant ainsi la Vallée du Paillon à l'Est et les Gorges de la Vésubie à l'Ouest.
Le “Rocher des Éperviers” situé au-dessus de la commune de Coaraze est un lieu très apprécié des randonneurs. Le site doit sa célébrité à une terrible légende...
La malédiction d'une reine
Jeanne 1ʳᵉ, fille de Charles de Calabre est née vers 1326 à Naples. De sang royal, elle est la petite fille de Robert d’Anjou, reine de Jérusalem, de Naples et de Sicile, Comtesse de Provence et de Forcalquier, de Nice et du Piémont.
Elle hérita du Royaume de Naples et du Comté de Provence à l'âge de 17 ans.
En 1333, elle est fiancée à André de Hongrie qu'elle épousera une décennie plus tard. Stratégies politiques et querelles familiales conduisent au meurtre de ce dernier en 1345. Accusée d'avoir comploté à l'assassinat de son époux en 1347, Jeanne 1ʳᵉ se réfugie sur le rocher azuréen où vivent environ 400 âmes. La reine de Naples s'installe dans le château isolé de Rocca Sparvièra avec ses deux jeunes enfants et sa cour.
La légende raconte qu'une nuit de Noël...
La légende raconte qu'une nuit de Noël, ses enfants disparaissent alors qu'elle assiste à une messe dans le village voisin de Coaraze. À son retour, la souveraine aurait découvert ses enfants poignardés à mort, gisant sur la table à manger.
Plus horrifique encore, une version relate que la reine Jeanne découvrit dans son assiette les restes de sa progéniture en guise de dîner !
La légende ne dit pas si la reine fut victime des hommes de la cour de Hongrie qui retrouvèrent ses traces ou de la cruauté des habitants du Rocher.
Ivre de rage et de douleur, l'héritière du Royaume de Naples repartit pour sa ville natale, maudissant les lieux et ses occupants...
Roche sanglante, un jour viendra où sur tes cimes, ne chantera plus ni coq ni poule, mais seulement les éperviers et autres oiseaux sauvages !
La Reine Jeanne Ier
La fille de Charles d'Anjou et le "Rocher des Eperviers" connurent tous deux une fin tragique. Jeanne 1ʳᵉ meurt assassinée le sur ordre de son cousin Charles de Duras.
Des calamités successives
Invasion de sauterelles, épidémies de peste, séismes et tremblements de terre, ces calamités successives finirent par convaincre les villageois de Rocca Sparvièra d'abandonner les lieux. C'est en 1723 que les derniers habitants récalcitrants finirent par partir.
Du site en ruines, il ne reste plus que l'église paroissiale restaurée en 1920, la chapelle Saint-Michel et les Éperviers.
Mais l'histoire ne dispose pas de preuve permettant d'affirmer que la comtesse de Provence se soit un jour réellement rendue à Rocca Sparvièra, ni même qu'elle eut des descendants de ses unions successives.
Une randonnée accessible mais escarpée
Toute l'année, une randonnée de difficulté moyenne et d'environ quatre heures permet de découvrir ce lieu singulier.
Au départ du Col de Porte, une randonnée panoramique entre la Vallée de la Vésubie et la Vallée des Paillons offre un somptueux aperçu des Alpes-Maritimes et de la chaîne du Mercantour. C'est aussi l'opportunité, au départ de Duranus, de passer par la Tête de l'Autaret puis de visiter les anciennes mines de l'Eguisse.
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Il est essentiel d'être vigilant lors de la visite des vestiges, des pans de murs délabrés menacent de s’écrouler.
Et vous ? Oseriez-vous venir vous promenez par ici ? Il se raconte que certains promeneurs auraient aperçu des revenants errer parmi les décombres de l'ancien hameau.