La sortie en mer n'était pas prévue ce samedi matin. Elle a été décidée tard la veille. La mort des trois sauveteurs aux Sables-d'Olonne, en Vendée, vendredi 7 juin a bouleversé ces secouristes de Menton, dans les Alpes-Maritimes.
Chacun à son poste, leur bateau, le Saint-Michel II, quitte le port. Un départ forcément particulier.
"Ce matin quand il a fallu mettre le polo, on le met par habitude, par engagement, mais ce matin on les a portés sur nous. C'était plus émouvant que d'habitude", explique Karine Lachèvre, présidente de la station SNSM de Menton.
Le reportage de Didier Brignand et Raymond Chapelard à Menton :
Un risque à chaque sortie
"On est comme une grande famille donc forcément dès que l'on perd des gens de notre famille on est blessé quelque part, nous après cela nous remet un peu les idées en place aussi, on prend encore plus conscience du risque que l'on prend à chaque sortie", indique Laurent Dufour, patron titulaire station SNSM de Menton.
Ce samedi, les sauveteurs avaient besoin de se retrouver et de se recueillir. Sur le pont du bateau, chacun jette des fleurs à la mer en hommage à leurs trois collègues disparus vendredi 7 juin. La sirène retentit et le silence s'installe, à ce moment chacun pense aux disparus et à l'esprit de sacrifice qui anime les sauveteurs.
La SNSM compte aujourd'hui 8 000 sauveteurs, qui interviennent de jour comme de nuit, 365 jours par pan, partout, le long du littoral en France. Plus de 6 500 personnes ont été secourues l'an dernier en France.
Mais ces sorties en mer ont un coût pour la SNSM, dont le budget est financé à 80% par des dons de particuliers.