Breil-sur-Roya "était le point noir de la vallée en terme de délinquance pendant les confinements", justifie Sébastien Olharan, son maire. Ce dispositif de surveillance est estimé à 130.000 euros.
"C'est une demande de la population et de la gendarmerie", affirme Sébastien Olharan, le maire (LR) de Breil-sur-Roya (Alpes-Maritimes). "Je l'entendais beaucoup lors de la campagne des municipales de 2020."
L'édile souhaite installer sur sa commune 37 caméras de vidéosurveillance (ou vidéoprotection), dont neuf à lecture automatique de plaque d'immatriculation (LAPI) et une caméra nomade. Cette dernière pourra être déplacée d'un lieu à l'autre. Un dispositif installé en deux temps : d'abord 21 dont trois LAPI cette année.
Ces caméras prendront place dans le village (5), au niveau de la gare (2), autour d'établissements scolaires (3), le long des axes routiers et au niveau des hameaux... Objectifs : être utilisées lors des enquêtes de gendarmerie et lutter contre les incivilités du quotidien.
Cette année, ça va un peu mieux mais les années précédentes, pendant les confinements, Breil-sur-Roya était le point noir de la vallée en terme de délinquance. La gendarmerie y réalisait 90% de ses interventions. Il y avait du trafic de drogue, des dépôts sauvages, des déjections canines, de l'ivresse sur la voie publique et des cambriolages.
Sébastien Olharan, maire (LR) de Breil-sur-Roya
"La commune est sur un axe routier transfrontalier avec beaucoup de passage", poursuit le maire de Breil-sur-Roya. "Si, demain, il y a un cambriolage ou un enlèvement, on sera en capacité d'identifier les véhicules qui sont passés."
Pas de contrôle routier
Sébastien Olharan l'assure : les caméras LAPI ne serviront pas pour des infractions routières.
Il n'y aura pas du tout d'opérations de contrôle routier.
Sébastien Olharan, maire (LR) de Breil-sur-Roya
Les images capturées seront conservées pendant 30 jours. Le maire, sa première adjointe (en son absence), son adjoint à la sécurité et les deux policiers municipaux sont habilités pour les visionner. Ainsi que la gendarmerie.
Une "commission départementale de vidéoprotection présidée par un magistrat" se charge de contrôler ces installations, précise la préfecture des Alpes-Maritimes. Elle vérifie "la finalité de l'installation, les personnes habilitées au visionnage, le nombre de jours d'enregistrement (maximum 30 jours) et le champs de vision des caméras (les lieux privés doivent être floutés)".
En attente des devis
"L'objectif n'est pas de surveiller les gens. Il s'agit surtout d'identifier les auteurs quand un méfait est commis", précise Sébastien Olharan. Un dispositif qui sera analysé dans le cadre du dispositif gouvernemental "Petites villes de demain", pour lequel Breil-sur-Roya a été retenu dans la thématique "Sécurité du quotidien".
Encore faut-il pouvoir les installer. Le maire dit avoir contacté plusieurs sociétés. "On attend les devis. Pour l'instant, aucune entreprise ne s'est manifestée." Coût estimé du dispositif vidéo : 130.000 euros.
Les caméras sur la Côte d'Azur
Pour Breil-sur-Roya et ses 2.200 habitants, qui ne compte aujourd'hui aucune caméra communale, cela représente environ une caméra pour 60 habitants.
Mais ce village de l'arrière-pays mentonnais n'est pas le seul à s'équiper de caméras de vidéoprotection. Elles sont nombreuses sur la Côte d'Azur : de Toudon et ses 330 habitants à Nice, considérée comme la plus vidéosurveillée parmi les grandes villes de France selon le classement de La gazette des communes.
Selon la préfecture des Alpes-Maritimes, il existe dans le département "plus de 6.000 caméras à des fins de protection des espaces, voies et bâtiments publics". Sans surprise, c'est Nice qui en compte le plus. Depuis le premier mandat de Christian Estrosi en 2008, le nombre de caméras présentes dans la capitale azuréenne est passé de 220 à 3.873 aujourd'hui. Soit un ratio d'une caméra pour 88 habitants.