Pour garder une trace de cette période unique, Jean-Pierre Rey photographie les rues de Menton et les visages de ses habitants.
Ce matin-là, devant le musée Jean Cocteau, la place du Bastion à Menton dans les Alpes-Maritimes, habituellement fréquentée, est quasi-vide.
Une maman assise sur un banc regarde sa fille courir entre les arcades. Au loin, c'est un autre enfant qui joue au ballon. Et lorsque l'on porte son regard vers la droite, c'est pour constater un bord de mer vidé de ses sportifs et amateurs de plage.
Seuls les alentours du marché des halles de Menton permettent encore de croiser âme qui vive...
Un vide "angoissant"
Sur cette place, nous croisons la route de Jean-Pierre Rey, photographe de l'agence de presse Gamma. Depuis le premier jour du confinement, il s'est donné pour mission d'immortaliser ce moment historique : une ville sous confinement.Revenu dans la région il y a bientôt trois ans, ce Sospellois de 63 ans descend à Menton trois fois par semaine.Ce confinement donne une autre ambiance. Les structures et bâtiments ressortent davantage et créent comme un phénomène de vide. Avec mes clichés, c'est ce vide, presque angoissant, que je cherche à retranscrire - Jean-Pierre Rey
"Les permiers jours, cette athmosphère était pesante." Puis le photographe s'y est habitué. "La vie n'a pas repris son cours, c'est une autre vie qui s'est mise en place avec des précautions qui sont devenues des automatismes comme les masques, les distances de sécurité..."
"Les sourires n'ont pas disparu"
Avec Jean-Pierre Rey, nous nous arrêtons un moment au marché des halles.Devant nous : une longue file d'attente, presque silencieuse, s'étend sur plusieurs dizaines de mètres. Ces hommes et femmes, pour la plupart munis de masques de protection, patientent sagement plusieurs minutes pour pouvoir entrer.
"On n'a jamais vu ça à Menton depuis la dernière guerre !"
Aux halles, le photographe est en terres connues. Il y retrouve notamment Christophe, le vendeur de pommes de terre.
À l'intérieur du marché, les sourires n'ont pas disparu. Il y a eu certes un petit moment de flottement au début. Mais les habitués sont rapidement revenus et les commerçants ont repris le moral - Jean-Pierre Rey.
Des photos pour figer un bout d'Histoire et graver dans la mémoire de la ville cette période atypique. Exposition, livre... Jean-Pierre Rey ne sait pas encore quelle forme il donnera à ces clichés.
aime aussi écrire le photographe.