Les rescapés sur la terre ferme à Menton

Le paquebot italien "Costa Concordia" s'est échoué la nuit dernière, près de l'île du Giglio en Italie.

Les sauveteurs italiens continuaient ce samedi de chercher des disparus, qui pourraient être au nombre de 70, après le naufrage d'un navire de croisière italien géant devant une petite île de Toscane qui a provoqué la mort d'au moins trois personnes, au milieu de scènes de panique. Les premiers touristes Français sont accueillis à Menton (06).


L'accident qui s'est produit quand le Costa Concordia, transportant 4.229 personnes dont une majorité de touristes italiens, français et allemands, a heurté un rocher près de l'île du Giglio, a fait "trois morts confirmés" , selon le préfet de Grosseto, Giuseppe Linardi. Les sauveteurs ont aussi dénombré une quarantaine de blessés.

Deux sont dans un état grave, l'un pour un traumatisme crânien, l'autre pour un traumatisme à la colonne vertébrale.

"Il manque environ 70 personnes à l'appel", selon M. Linardi qui a toutefois souligné que les autorités font "des recherches pratiquement de porte à porte sur (l'île du) Giglio", a indiqué le préfet en rappelant que de nombreux habitants du Giglio ont hébergé des rescapés dans la nuit.

Des plongeurs inspectaient le navire, couché sur le flanc avec une brèche énorme de 70 à 100 mètres, incliné à 80 degrés, et à moitié immergé, à la recherche d'éventuels survivants.

"Les contrôles viennent de commencer, c'est compliqué car il y a le risque qu'un des étages s'écroule", a indiqué à l'AFP Luca Cari, un porte-parole des pompiers. Les sauveteurs espèrent aussi que le navire pour le moment "échoué sur des rochers" ne glissera pas vers le large où selon les experts, il y a jusqu'à 100 mètres de fond.

Le préfet a également souligné le risque de pollution puisqu'il y a 2.380 tonnes de gazole dans les réservoirs du navire.

Le Costa Concordia, parti de Civitavecchia vers 18H00 GMT samedi, transportait 4.229 personnes dont plus de 3.000 touristes, en particulier 989 Italiens, 569
Allemands, 462 Français, 177 Espagnols, 129 Américains.

Selon un communiqué de Costa Crociere, le paquebot était parti "de Savone pour une croisière en Méditerranée, avec des escales prévues à Civitavecchia, Palerme, Cagliari, Palma de Majorque, Barcelone et Marseille".

Les passagers étaient en train de dîner ou pour certains déjà au lit, au moment de l'accident. Au départ le commandant s'est voulu rassurant annonçant une panne électrique. "Vers 21H45 (20H45 GMT), il y a eu l'alarme pour avarie, deux coups de sifflets longs suivis d'un court et nous avons gardé notre calme pour éviter de faire paniquer les passagers", a indiqué une jeune animatrice du navire.

"Nous avons entendu un grand bruit, les plats et couverts sont tombés par terre, les lumières se sont éteintes mais le personnel nous disait de ne pas nous inquiéter", a témoigné Roberto Bombardieri, un coiffeur qui devait participer à bord à une compétition de professionnels.
Des témoins de l'île du Giglio ont indiqué à un journaliste de l'AFP que le navire a non seulement heurté un rocher mais l'a arraché et que celui-ci se serait encastré dans sa coque.

Selon Filippo Marini, un des garde-côtes, après le premier choc, le commandant du navire aurait effectué une manoeuvre pour rapprocher le navire de la côte.
"L'abandon du navire a été décidé environ deux heures après la première alerte", a indiqué l'animatrice du voyage, en affirmant avoir réussi à quitter le bateau seulement à 01H30 GMT.

L'équipage a invité tout le monde à endosser les gilets de sauvetage et à se regrouper devant les chaloupes. Ensuite l'ordre a été donné de quitter le navire: sept brèves sonneries et une longue.

Dans la panique qui a suivi, de nombreux passagers ont sauté dans l'eau glacée.

Ennio Aquilino, commandant des pompiers de Grossetto, a indiqué à l'AFP que ses hommes ont "sorti 100 personnes de l'eau et sauvé environ 60 autres qui étaient piégées sur le bateau". "La dernière personne qu'on a sauvée du bateau c'était à environ 6h00 du matin (05H00 GMT), elle avait une jambe cassée", a-t-il dit.

Il a dit ne "pas pouvoir exclure qu'il y ait d'autres personnes bloquées sous l'eau, peut-être dans leur cabine, jugeant possible qu'il y ait une quarantaine
de disparus".
Une passagère journaliste, Mara Parmegiani, a décrit des "scènes de panique dignes du Titanic", avec une bousculade parmi les évacués, des cris et des pleurs et dénoncé l'impréparation de l'équipage. Selon elle, "le personnel n'était pas du tout préparé, il y a eu des problèmes au moment où les chaloupes ont été descendues à la mer et le pilote de la (sienne) a dû être remplacé", affirmant aussi que certains gilets de sauvetage "ne fonctionnaient pas, de même que les lumières" d'urgence.

La capitainerie du port de Livourne, le plus important de Toscane, a ouvert une enquête sur les causes de l'accident et sur la façon dont les passagers ont été secourus. L'une des questions concerne notamment la présence du navire si près des côtes du Giglio. Le commandant, dont le nom n'a pas été communiqué, était interrogé par les autorités.

Une dizaine d'unités des garde-côtes, de navires marchands et de ferries assurant la liaison entre la côte toscane et l'île de Giglio ont participé aux secours pendant la nuit, puis au transfert samedi des plus de 4.000 rescapés vers le petit port de Santo Stefano, en face de l'île.

L'armateur Costa Crociera (Croisières Costa) qui possède le bateau s'est dit "choqué" et a exprimé ses condoléances aux familles. Costa Crociera a indiqué qu'il n'est pas possible de déterminer dans l'immédiat la cause de l'accident, assurant que l'évacuation a été rapide même si les conditions étaient difficiles car le bateau penchait de plus en plus sur le côté, embarquant beaucoup d'eau.

Le Concordia était considéré comme un véritable "temple du divertissement" avec ses 58 suites avec balcons, cinq restaurants, 13 bars, cinq jacuzzis et quatre piscines.

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