Partez à la découverte de ce qui se passe sous nos pieds. Dans les entrailles de Menton suivons l'eau potable, qui voyage sous la terre, de l'Italie jusqu'à la station d'épuration de la ville.
Pour retracer le parcours de l’eau potable à Menton, il faut franchir la frontière italienne. C'est à Porra, à quelques kilomètres sur les hauteurs de Vintimille, qu'ont été construits deux puits de forage.
À l’intérieur, des pompes puisent l’eau dans la nappe phréatique de la Roya jusqu’à une vingtaine de mètres de profondeur.
Pour créer ces deux constructions, il aura fallu une convention internationale, signée en 1972. Un texte qui autorise la France à puiser son eau dans un pays étranger, l’Italie.
Depuis juin 1978, les deux pays se partagent l’entretien de cet endroit et les pompes qui vont avec.
Pour alimenter Menton et son littoral, ces dernières puisent environ 500 litres d’eau par seconde.
L’eau, une fois prélevée, est traitée au chlore et envoyée dans les canalisations vers Menton.
À côté de ces puits, une borne rouge électronique surveille en permanence le niveau de l’eau dans la nappe phréatique.
On n’a pas d’alerte particulière, parce que cette nappe-là est alimentée par les montagnes de la Vallée de la Roya et on a quand même une arrivée d’eau importante. Cette nappe se recharge très rapidement.
La station d'épuration, elle aussi, est souterraine
À Menton, une fois utilisée, cette eau retourne sous terre, direction la station d’épuration, à deux pas du Musée Cocteau.Mise en service en 1995, elle a été construite en souterrain pour se fondre dans l’urbanisme mentonnais et parce que le réseau d’égouts "a été conçu depuis des décennies pour converger en un point qui s’appelle le Bastion", expliquait en 1991 sur FR3 Jean-Claude Guibal, le maire de la ville.
À la surface, tout le monde lui marche dessus sans vraiment s'en rendre compte. Pour passer le plus inaperçue possible, la station est désodorisée. Les (mauvaises) odeurs du sous-sol sont captées, traitées avec du chlore et de l'amoniac en petites quantités, avant d'être rejetées dans l'atmosphère, loin des habitants.Nous sommes à proximité immédiate de la mer, à -10 mètres sous le niveau de la mer. Cette construction a nécessité des travaux d’étanchéité particulièrement difficiles à mener.
Sous terre, sur 300 m² de surface, cinq employés travaillent et surveillent les près de 3 milliards de mètres cubes d’eaux usées qui y transitent chaque année.
Les eaux subissent cinq traitements différents (dégrillage, dessablage, déshuilage, traitement physico-chimique et traitement biologique). À la sortie, il reste encore des micro-déchets en suspension, qui sont contrôlés régulièrement. "La mer a un rôle épuratoire qui peut largement absorber cette petite pollution", affirme Christian Bacchelli, électromécanicien à la centrale d’épuration.
L'émissaire en mer rejette enfin ces eaux usées dans la mer Méditerranée, à 1,2 km des côtes et par -50 m de profondeur.