5 des principales associations d'aide aux étrangers ont dénoncé ce 18 octobre des atteintes "inadmissibles" aux droits des migrants à la frontière franco-italienne, qui ne se cantonnent plus aux Alpes-Maritimes mais remontent selon elles vers la région de Briançon dans les Hautes-Alpes.
Elles sont cinq à oeuvrer et à s'inquiéter :
Toutes s'inquiètent de voir des personnes en quête de protection "refoulées quotidiennement" vers l'Italie, "sans respect des garanties et procédures" notamment sur le droit d'asile.
Elles dénoncent aussi dans un communiqué commun les renvois de mineurs non accompagnés vers l'Italie, "en violation de la Convention internationale relative aux droits de l'enfant".
"Contrairement à ce qu'affirme Gérard Collomb, une personne qui se présente aux frontières de la France a le droit de solliciter l'asile quel que soit son pays de provenance" et "le nier revient à violer la Constitution", affirme Corinne Torre de Médecins Sans Frontières.
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Ces cinq ONG avaient déjà fait front commun en avril pour apporter leur soutien aux défenseurs des migrants à la frontière franco-italienne où "la situation ne cesse de se détériorer".
Six mois plus tard, la situation ne s'est pas améliorée, et la politique menée sur place est "une impasse", dénonce Laurent Giovannoni du Secours catholique. "Nos équipes soignent des blessures de plus en plus graves: entorses, foulures, membres cassés", sur des personnes "qui prennent toujours plus de risques pour poursuivre leur parcours, parfois au péril de leur vie", témoigne Yannick Le Bihan de Médecins du Monde.
D'abord limitées aux Alpes-Maritimes
"Ces pratiques se développent maintenant tout le long de la frontière franco-italienne"et "c'est désormais la région de Briançon qui est concernée", ajoutent les associations.
Elles demandent donc "l'arrêt immédiat des renvois illégaux des personnes depuis la France vers l'Italie" et plaident pour une protection "sans condition" des mineurs,
ainsi qu'un accès au droit d'asile pour les migrants franchissant la frontière.
Il faut aussi "ouvrir un lieu de répit et de mise à l'abri" et "mettre un terme aux actions qui visent à intimider et à entraver les citoyens et les associations" leur venant en aide, ajoutent-elles. - Avec AFP