Clown d'or pour René Casselly Jr et ses chevaux. Clown d'argent pour le jeune dresseur de tigres Bruno Togni. Les animaux font bien partie du cirque traditionnel dont le Festival de Monte-Carlo est la vitrine mondiale.
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Après deux ans d'absence, le Festival international du cirque de Monte-Carlo est de retour. Jusqu'au dimanche 29 janvier, sous le chapiteau de Fontvieille dans la Principauté, les plus grandes troupes internationales se succèdent sur la piste.
Jongleurs, magiciens, clowns, équilibristes, et... animaux. Car oui, ces derniers font bien partie intégrante de la grande famille du cirque traditionnel. C'est le message de ce festival créé en 1974 par le Prince Rainier III.
Sur la piste, il y a de la sciure, de la terre. Parce que le cirque vient des chevaux.
Sebastian Hüchtebrock, adjoint au Directeur artistique du festival
"Tout a commencé au 17e siècle avec l'art équestre. Depuis, cet art a évolué, s'est enrichi d'autres animaux, avec aussi l'apport de l'acrobatie et de la clownerie". Voilà la recette du cirque traditionnel, celle que l'on défend à Monte-Carlo.
Le palmarès de cette 45e édition du festival en témoigne :
Le Clown d'Or, distinction suprême qui dans le monde du cirque équivaut à un Oscar à Hollywood ou une Palme d'Or à Cannes, a été attribué à un numéro de dressage de chevaux mené par René Casselli Jr, sa soeur Marrylu et son épouse Quincy Azzario.
Le trio est issu d'une famille allemande qui fait référence dans le monde du cirque depuis des décennies. Sur la piste, il présente de spectaculaires acrobaties sur le dos de leurs deux chevaux tigrés de race Noriker, chevaux de trait autrichiens. Distingués, notamment pour avoir réalisé la fameuse colonne à trois imaginée par les Frères Frediani, et que l'on n'avait pas vue depuis... 1910.
Distingué également, par un Clown d'Argent (six ont été attribués lors de cette 45e édition), Bruno Togni est dresseur de tigres. Guidés par sa voix sur la piste, ses dix tigres réalisent roulades et autres «saute-mouton».
Bruno est le fils de Flavio Togni, directeur de cirque le plus titré de l’histoire du Festival international du cirque de Monte-Carlo.
Dans la ménagerie à l'arrière du chapiteau de Fontvieille, le dresseur nous présente volontiers ses partenaires, tous nés dans le cirque familial ou dans un élevage de tigres en Italie.
A l'heure où l'interdiction des animaux sauvages dans les cirques gagne du terrain dans le monde -elle est d'ores et déjà programmée en France-, Bruno Togni ne boude pas sa récompense à Monaco. Il revendique un mode de dressage tout en douceur pour ses animaux. Pour lui, les militants pour l'interdiction des fauves sont "à côté de la plaque".
Sa famille vit du dressage de tigres, mais aussi de chevaux et d'éléphants depuis 1878. "Je sais à quel point nous sommes attachés à nos animaux, à quel point nous en prenons soin. Nous passons la plus grande partie de nos journées avec eux ! Ils sont traités comme des membres de la famille".
Ceux qui sont pour l'interdiction des animaux sont des gens qui ne sont jamais venus dans un cirque, ou en tout cas dans un cirque où on fait les choses bien.
Bruno Togni, dresseur de tigres
Car Bruno Togni le reconnait "au cirque comme dans tous les domaines, il y a des professionnels qui se comportent bien, et d'autres qui se comportent mal".
Des fauves à chaque édition du festival
Depuis 1974, année de la création du festival par Rainier III, pas une édition n'a eu lieu sans animaux sauvages.
Alain Frère, qui partageait la passion du Prince, est aujourd'hui encore conseiller artistique du festival. Lui aussi estime que l'on fait un faux procès aux dresseurs de fauves dans le monde du cirque. Le festival de Monte-Carlo présente moins de numéros d'animaux sauvages qu'auparavant. C'est tout simplement parce qu'il en existe moins. Pourtant Alain Frère veut rester optimiste pour les années futures.
"Les chevaux seront toujours présents. La tradition continuera. Mais dans l'avenir on ne verra certainement plus d'éléphants au cirque. C'est trop compliqué. Je crois en revanche qu'on reverra encore des fauves, présentés désormais à la manière de Bruno Togni", estime-t-il.
C'est un dialogue d'amour entre l'homme et l'animal !
Alain Frère, conseiller artistique du festival
C'est en tout cas évidemment le souhait de Stéphanie de Monaco, présidente du Festival international du cirque de Monte-Carlo. La Princesse qui continue à rendre visite régulièrement à Baby, l'une des deux éléphantes dont elle a sauvé la vie en 2012. À l'occasion d'une précédente édition du festival, elle s'était exprimée sur cette question de l'interdiction des animaux au cirque :
Egalement Présidente d'honneur de la Fédération mondiale du cirque, Stéphanie de Monaco défend auprès de l'Unesco la notion de "cirque traditionnel", qu'elle espère faire inscrire au patrimoine culturel de l'humanité.