Les professionnels du cirque se sont mobilisés ce vendredi matin dans les Bouches-du-Rhône au péage de Lançon-Provence avant d'entamer une opération escargot jusqu'à Marseille. Face à l'interdiction des animaux sauvages dans les cirques , ils demandent un accompagnement économique.
"Castaner, touche pas à mon cirque", pouvait-on lire sur une banderole fixée sur un camion. Les professionnels du cirque et du spectacle, rejoins par des éleveurs, étaient au péage de Lançon-Provence tôt ce vendredi matin pour faire entendre leur voix.
Sans nulle part où aller, les professionnels du secteur veulent faire entendre leur voix. "On est là pour défendre notre métier. On est là pour gagner notre vie, pour garder nos animaux", explique un cascadeur qui travaille quotidiennement aux côtés de dromadaires, de zèbres, de lamas ou d'autruches. "On ne comprend pas parce que nous nos animaux, on en prend très soin. C'est comme nos enfants".
"Sans nos animaux, c'est la ruine des spectacles, c'est pour ça qu'on se bat pour pouvoir continuer avec nos animaux".
Une loi historique
Le 21 octobre, les députés et sénateurs sont tombés d'accord sur un texte de loi contre la maltraitance animale. La présence d'espèces sauvages sera désormais interdite d'ici sept ans.
Avec cette nouvelle loi portée par le député Loïc Dombreval, les cirques devraient être accompagnés économiquement, socialement et culturellement pour les aider à se reconvertir en spectacles sans animaux. Mais Les professionnels sont encore dans l'expectative.
"On n'a toujours pas eu d'annonces, de financement de cette transition. Qui va payer ?", s'interroge les manifestants.
"On a fait passer une loi, très rapidement, pour des intérêts électoraux et qu'on veut peut-être les voix des écologistes ou des animalistes en tapant sur une profession qui n'a pas les moyens de se défendre", explique William Kerwich, président du syndicat des capacitaires d'animaux de cirque et de spectacle.
Plusieurs villes dont Vitrolles ont refusé l'installation des cirques sur les terrains communaux pour la défense des animaux sauvages. A Marseille, Benoît Payan s’est fermement positionné contre les cirques avec des animaux.
"On parle de 7 ans pour les animaux sauvages mais on a déjà le problème pour les animaux domestiques. On demande une loi pour ne pas que les maires s'opposent à l'accueil des cirques pendant ces sept ans avec des animaux issus de la faune sauvage. Il y a aussi des maires, comme à Marseille, qui interdisent les animaux domestiques..."
Au sujet de la maltraitance animale, les professionnels ne comprennent pas : "Chez nous il n'y a pas de maltraitance. (...) Il y a une réglementation, des contrôles des services de vétérinaire de l'Etat".
"Les animaux sont issus de la faune sauvage, ils ne sont pas sauvages
"La problématique aujourd'hui, c'est que pour certaines personnes, la détention d'animaux est une maltraitance. Or ce n'est pas l'animal qui est maltraité, il faut arrêter ces amalgames. Les animaux sont issus de la faune sauvage, ils ne sont pas sauvages. Ca fait cinq ou dix générations qu'ils naissent dans nos établissements", poursuit William Kerwich.
"Aujourd'hui, que fait-on de ces animaux ? Si on les remet dans la nature, ils mourront parce qu'ils n'ont pas les moyens de se défendre. On ne peut pas interdire sans prévoir des solutions à l'avance et on se retrouve aujourd'hui avec une interdiction et rien de prévu".
Une vingtaine de véhicules ont fait sonner leurs klaxons au cours de l'opération escargot jusqu'à Marseille.
Cette journée de mobilisation a permis d'obtenir un rendez-vous au ministère de l'Economie le 3 décembre.