C'est un endroit superbe à Monaco, un écrin qui accueille actuellement 64 oeuvres du peintre surréaliste Joan Miró. Rencontre privilégiée avec son petit-fils qui nous fait une visite guidée toute particulière.
"Les émotions sont énormes, je reçois l’énergie positive de mon grand-père." Ce sont les premiers mots prononcés par Joan Punyet Miró qui découvre l’exposition au Nouveau Musée National de Monaco.
Il y a chez lui une certaine élégance, un chapeau panama qu’il tient dans les mains. Il regarde, observe les tableaux :
L’homme a passé 15 ans auprès de son grand-père à Majorque. Ce qu’il en retient : "une persévérance, il travaillait le jour et la nuit."Ça me donne la chair de poule, mon grand-père était ravi de cette exposition.
Et d'ajouter : "C’est le propre de la peinture surréaliste, la peinture onirique, pendant la nuit toutes les visions du jour, il les juxtaposait sur les supports comme le papier, les toiles, le jour venu."
Photographié, presque mitraillé par les visiteurs, Joan se prête au jeu des selfies et explique avec gourmandise la genèse de certaines œuvres.
Joan rappelle le lien qui a uni Monaco à Miró. "C’était dans les années 30, explique-t-il, mon grand-père a alors collaboré aux Ballets de Monaco." Le conservateur du Nouveau Musée National de Monaco qui propose cette exposition baptisée "La Peinture au défi", insiste sur cette époque particulière, fondamentale pour la Principauté.Mon grand-père était un homme d’une énorme exigence, il ne faisait dans son art aucune différence entre peinture et poésie, comme si l’un était la continuité de l’autre et vice-versa.
L'art russe à l'honneur
Dans les années 1920, un mouvement émerge, le russe Sergeï Pavlovitch Diaghilev fut l’un des plus importants promoteurs de l’art russe à l’étranger."Un mouvement qui explique le conservateur Célia Bernasconi tend à réunir sur scène artistes, plasticien, danseurs" qui en France va prendre une tournure particulière et dont Miró sera l’un des acteurs.
En 1932 le peintre participe, pour la compagnie des Ballets Russes à la création du Ballet Jeux d'enfants à la demande de son directeur artistique.
Il est séduit par l’idée, il va s’y investir pleinement : un rapport de confiance s’installe en témoigne un échange de lettres (que l’on peut découvrir à l’exposition).
On y parle réglages, costumes, les compositions plastiques que l’on verra sur scène, la mise en scène elle-même. En témoignent de magnifiques clichés.
L’exposition qui se tient à la Villa Paloma à Monaco, elle dure jusqu’au 25 octobre.