C'est "le" village dans les Alpes Maritimes qui, proportionnellement à sa population, a le plus souffert de la grande guerre. Moulinet, dans la vallée de la Bévera a connu entre le premier et le second conflit mondial, une saignée démographique qui a marqué le début de l'exode, la fin d'une époque.
C'était il y a un siècle. Le temps a passé, mais à Moulinet, le traumatisme lié à la 1ere Guerre Mondiale est gravé dans la mémoire collective de ce village du Mercantour qui aujourd'hui, ne compte plus que 300 habitants.
En 1914, Moulinet, village français depuis 50 ans seulement, compte 900 habitants.
Et quand l'appel à la mobilisation est lancé ce 4 août, les hommes partent au front. Beaucoup ne reviendront pas.
Moulinet perd 55 des siens, soit 7 % de la population.
Les victimes sont des hommes, le plus jeune a 18 ans, le plus âgé 46.
Les noms sont gravés sur le monument aux morts, ce "veilleur de pierres" qui remplace pour toutes les familles qui n'ont pas de tombe, celui qui est resté sur le champ de bataille
explique Guy Bonvallet, maire de la commune.
En 10 ans, entre 1911 et 1921, le village perdra 300 habitants en raison de la guerre, et en raison de l'exode rural : les habitants descendent sur le littoral, marquant ainsi la fin d'une économie essentiellement liée à l'agriculture. Ce phénomène sera amplifié plus encore après le bombardement de Moulinet lors du second conflit mondial. Aujourd'hui, ce village du Mercantour ne compte plus que 300 habitants.