Du 10 au 26 février prochain se tiendra la 150e édition du carnaval de Nice. Dans les entrepôts, les carnavaliers s’activent pour préparer une manifestation qu’ils veulent historique.
Des portes de l’entrepôt, il n’y a que sa gueule, gigantesque, qui dépasse. Peint dans les teintes d’orange et de vert, le dragon qui présidera le char chinois du carnaval de Nice semble monter la garde aux côté du doyen des carnavaliers Jean-Pierre Povigna. 71 éditions au compteur, et toujours le même émerveillement.
"C’est toujours impressionnant, explique-t-il. A chaque fois on pense qu’on a fait le mieux. Puis tous les ans on fait des modifications et on fait de belles choses."
Les "trésors du monde" à l'honneur
Pour la 150ème édition du carnaval de Nice, trois générations du clan Povigna s’activent. "J’ai la relève avec mes enfants et mes petits enfants !" raconte, ravi, Jean-Pierre.
Regroupés pour la première fois cette année avec d’autres familles historiques de carnavaliers, ils fabriquent 16 des 17 chars qui défileront dans la cité des anges autour du thème "Le roi des trésors du monde."
"Ce thème est inspirant, juge le fils Gilles Povigna. C’est haut en couleur, c’est diversifié aussi. Et je pense que pour les 150 ans du carnaval de Nice c’est le genre de thème qu’il fallait." Et pour cette édition anniversaire, les carnavaliers promettent un spectacle innovant.
La particularité de cette année c’est qu’autour de chaque char vont graviter entre 25 et 40 danseurs, qui vont créer une scénographie. On avait déjà fait quelques essais sur d’autres chars, mais cette année tous les chars vont être comme ça.
Gilles Povigna, carnavalier
Travail minutieux
Et c’est entre les murs de leur entrepôt niçois que la magie prend forme, en couleurs. Une fois sculptées, les têtes sont peintes. Damien Mellal est occupé à peindre celle de la divinité hindoue Shiva, ou plutôt lui "donner de la vie". Une tâche difficile, selon lui, pour laquelle il faut jouer avec les ombres et la lumière.
"Mais quand le visage est bien sculpté, ça facilite la tâche du peintre, reconnait-il. Le plus dur, c'est l’harmonie des couleurs, qu’il n’y ait pas de cassures."
"La passion aide à créer"
Une fois que la tête sera finie, il passera à ses bras, sur lesquels travaille Louane Povigna. La jeune femme applique de premières couches de peinture préparatoires. L’objectif est de "créer un ensemble homogène pour le visage et le corps" détaille-t-elle.
Je pense que c’est la passion qui aide à créer tout ça. On fait ce qu’on aime, on retranscrit ce qui est pour nous le carnaval. On met les couleurs qui nous plaisent mais en même temps on essaie d’harmoniser les chars ensemble.
Louane Povigna, carnavalière
Les chars seront à découvrir du 10 au 26 février prochain, dans les rues de la cité des anges.