À 53 ans, cet Azuréen va faire son premier Ironman à Nice, un "ultime défi"

Christophe Lhermitte s’apprête à vivre ce dimanche 25 juin son tout premier Ironman. Pour cela, ce père de famille s'est préparé de longue date, il achève un entraînement intensif de 3 mois.

Christophe, un sportif du dimanche ? Pas vraiment. À 53 ans, cet Azuréen, père de famille et employé à l’aéroport Nice Côte d’Azur, s’apprête à vivre l’un de ses rêves. Celui de participer à l’une des épreuves sportives les plus intraitables. "L’Ironman c’est un label, c’est une référence aussi. Pour moi, un triathlète doit faire au moins un" explique-t-il.

À quelques heures du départ qui sera donné, ce dimanche 25 juin tôt dans la matinée, sur la promenade des Anglais, Christophe Lhermitte attend impatiemment ce rendez-vous pour lequel il s’est préparé de manière intensive depuis 3 mois. Sportif aguerri, il a nagé, couru à pied et à vélo tout l’hiver avant de se lancer dans un trimestre au rythme bien spécifique. 

J’ai un peu peur, la pression commence à monter (rires). J’attends le départ et on verra bien, advienne que pourra.

Christophe Lhermitte

Durant cette période, il réalise chaque semaine d’entraînement "entre 16 heures et 18 heures de natation, de course à pied et de vélo". Un défi, ne serait-ce qu’organisationnel, pour lui qui a une activité professionnelle nocturne : "Pour la récupération, c’était plus difficile pour moi. Travaillant la nuit, il fallait que je m’entraîne ensuite la journée, ce n’était pas évident. Toutes mes journées de repos, je les ai passées à faire du sport. Pendant trois mois, cela a été comme ça."

Apprendre à nager le crawl

Participer à l’Ironman, c’est une envie que Christophe portait en lui depuis de nombreuses années. "C'était assez mûrement réfléchi car je viens du monde de la course à pied, j’ai fait du marathon, j’ai fait les 100 kilomètres de Millau… Je commençais à me lasser un peu de la course à pied alors j’ai décidé de me mettre au triathlon. Le problème c’est que je ne savais nager que la brasse scolaire on va dire (rires)."

Il a dû apprendre à maîtriser le crawl en vue de ce qu’il appelle son "but ultime", participer à un Ironman. Il a ainsi rejoint un club sportif adapté à cette pratique.

"Je fais partie du Stade Laurentin Triathlon, ça m’a permis d’être canalisé par les anciens, et par des coachs au niveau de l’entraînement. J’ai fait toute cette préparation pratiquement seul, car étant en horaires décalés, tous mes copains travaillent la journée. Il a fallu que je me débrouille".

"Franchement, j’ai hâte que cela se termine"

Cette dernière semaine de préparation a amené de l'impatience et l'envie d'en découdre avec ces dizaines de kilomètres que Christophe va devoir avaler. "À quelques jours de l’Ironman, on arrive à une lassitude, on est impatient d’y être et de retrouver une vie normale, c’est extrêmement chronophage. J’adore le sport, c’est prenant, c’est vrai que c’est un super défi. À 53 ans, c’est même l’ultime défi. C’est le summum de ce que je peux faire je pense."

Il y a aussi des courses en ultra-trail, mais l’Ironman reste LA référence. Je voulais au moins arriver jusqu’à ce niveau-là.

Christophe Lhermitte

Ces derniers mois, les sacrifices ont été nombreux pour prétendre achever ces épreuves de nage, de course à pied et de vélo. "Au niveau nutritionnel, il faut faire régulièrement attention. Je mange pas mal de glucides en ce moment, pas mal de pâtes lors des repas, du pain complet... Il faut oublier tout ce qui est pain blanc, comme les baguettes. Cela, c’est habituel, ça fait partie de ma nutrition. Et de l’eau, il faut oublier tout ce qui est l’alcool" détaille-t-il.

2200 mètres de dénivelé

La partie pour laquelle Christophe s'est le plus entraîné, c'est le vélo. Un tracé de 180 kilomètres qui va le mener à l'ouest du département des Alpes-Maritimes. "Il y a 2200 mètres de dénivelé, on monte à Gréolières, c’est vraiment la partie la plus difficile. Dans mon cas, je pense que ça va me demander 7 heures. Il y a vraiment beaucoup de dénivelés.

Christophe s'attend à "y laisser beaucoup de force", mais c'est aussi selon lui ce qui fait le charme et la renommée de cette course qui se déroule en trois actes. "L’Ironman de Nice n’est vraiment pas facile, surtout avec une météo à 30°C. Ensuite il faut arriver à enchaîner la course à pied" s'amuse-t-il.

Cette intensité dans l'effort, la possibilité d'une blessure, Christophe l'appréhende également, avec humilité : "Il y a toujours un risque, évidemment. C’est l’aboutissement de quelque chose, c’est un dépassement de soi-même, on se retrouve seul, et on est humble parce que cela va être énorme, de se retrouver face à la nature. Il peut y avoir des ennuis techniques également, le vélo, on n’est pas sûr qu’il va nous amener jusqu’au bout, on est vraiment peu de chose".

Une passion qui a un coût

Au-delà du temps passé lors des entraînements, préparer son premier Ironman a aussi un coût financier. "L’inscription est assez onéreuse, cela coûte plus de 600 euros", explique Christophe. Les équipements ne sont pas non plus à négliger. Indispensables, les équipements de sports constituent un véritable budget qu'il faut savoir anticiper.

"Pour le vélo, je ne peux pas mettre 5000 euros. De toute façon, cela joue un peu la qualité du vélo, mais il y a aussi les jambes. Le mien coûte 3000 euros, je ne vais pas tout sacrifier au niveau financier pour avoir un vélo de course. Ce sont les jambes et les entraînements qui vont faire le reste", espère Christophe.

Avant ce grand rendez-vous de l'Ironman de Nice, Chistophe a participé à plusieurs courses de préparation. Et dans ce domaine aussi, rien n'a échappé à l'inflation : "Il y a toujours certaines inscriptions à payer. Avant certaines courses coûtaient 80, ou 100 euros. Maintenant tout a augmenté, certaines inscriptions peuvent coûter 250 euros. Ça commence à devenir très cher comme pratique sportive, et il y a de plus en plus de pratiquants. Ça aurait dû baisser finalement."

"L’Objectif ? Franchir la ligne d’arrivée"

Tous ces efforts, cette préparation et ces dépenses n'ont qu'un seul but, que Christophe énonce très clairement.

"L’Objectif ? Franchir la ligne d’arrivée. C’est mon premier, on ne sait pas à quoi s’attendre finalement, comment ça va se présenter et se finir. Je veux le terminer dans les meilleures conditions possibles car j’ai une famille, des enfants, un boulot, je ne veux pas non plus arriver dans un sale état, blessé. Cela reste quand même 13 ou 14 heures de course."

Un dimanche, bien loin du traditionnel repos dominical, que Christophe Lhermitte souhaite vivre à pleins poumons. Dès mardi soir, il retournera travailler, avec peut-être quelques courbatures, mais surtout une victoire à raconter.

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