Plus de cinq heures d'audience au tribunal judiciaire de Nice pour un procès qui ne peut conduire qu'au plus à une amende. L'ancien proviseur de l'établissement privé catholique niçois Sasserno comparaissait ce mercredi.
L'enquête part d'une lettre de plusieurs élèves de l'établissement. Ces jeunes étudiants suivent des cours en BTS diététique accusent l'ancien directeur de l'établissement scolaire Sasserno de propos sexistes et d'agressions sexuelles.
Une procédure honteuse pour l'avocat de la défense dont le client est jugé pour outrage sexiste. Maître Philippe Soussi explique que : "c'est une procédure qui au départ est ouverte de façon très large pour agression sexuelle, harcèlement sexuel, harcèlement moral et qui au final est rattrapée de façon honteuse en outrage sexuel devant le tribunal de police".
Il ajoute : "De mon point de vue, il n'y a rien à reproche au proviseur de Sasserno".
Juste une contravention
Les faits reprochés étant antérieurs à la loi du 1ᵉʳ avril 2023 requalifiant l'outrage sexiste en délit, l'ancien chef d'établissement n'encourt qu'une contravention.
Les avocats des parties civiles n'ont pas souhaité s'exprimer avant le 24 juin, date où sera rendu le délibéré. Durant l'audience, ils ont décrit un climat misogyne et sexiste entretenu par l'ancien chef d'établissement, corroboré par plusieurs témoignages.
Le prévenu réfute l'intégralité des propos qui lui sont attribués. "Vous devez justifier de ce que vous n'avez pas fait auprès de ceux qui vous aiment. C'est une situation de grande souffrance" avait-il confié à France 3 Côte d'Azur en septembre 2023.
La procureure parle d'un dossier clivant. Pour ne pas banaliser un tel comportement de la part d'un chef d'établissement scolaire, elle a requis, ce mercredi 22 mai, une condamnation avec amende de 1 500€ dont 500€ avec sursis.
Le délibéré est attendu le 24 juin prochain.
Une autre procédure est en cours. Devant les prud'hommes cette fois, l'ancien directeur de Sasserno conteste son licenciement il y a un an.