Licencié en début d'année pour suspicion de harcèlement sexuel, puis poursuivi pour "outrage sexiste", le directeur du lycée Sasserno de Nice avait été démis de ses fonctions. Après s'être exprimé ces derniers jours dans les médias, le diocèse lui répond, à son avocat surtout.
L'affaire avait fait grand bruit en mars dernier. On apprenait alors qu'une enquête avait été ouverte par la police à Nice, en octobre dernier, concernant des faits présumés de harcèlement sexuel dans le lycée privé catholique Sasserno. Plus de 60 personnes avaient été auditionnées par la tutelle de l'établissement, le diocèse.
Le diocèse de Nice annonçait ensuite le 4 avril dans un communiqué avoir mis fin au contrat du chef d’établissement de l’institution Sasserno. L’avocat du proviseur se disait alors"sidéré de voir jeter sur la place publique l’honneur d’un homme qui n’a pu se défendre et qui conteste les faits".
Avec son avocat à ses côtés, l'homme visé avait accepté de revenir sur cette épreuve il y a quelques jours dans les médias, dont France 3 Côte d'Azur.
Ce mercredi 13 septembre, le diocèse de Nice et la DDEC (Direction Diocésaine de l’Enseignement Catholique) tiennent à donner des précisions dans cette affaire très médiatisée. C'est par un communiqué de presse qu'ils en ont fait part :
"Dans le communiqué du 4 avril 2023, la DDEC indiquait avoir retiré au chef d’établissement de l’Institution Sasserno sa lettre de mission, décision motivée par "plusieurs faits graves et établis" à la suite d’une visite de tutelle. Nous maintenons ces propos.
Le diocèse, ainsi que le Rectorat, ont dû faire un signalement comme la Loi les y oblige. La qualification des faits et les poursuites engagées sont à l’initiative du Procureur de la République, et l’enquête a abouti à une saisine du Tribunal de Police pour “outrages sexistes par personne ayant autorité”. L’intéressé sera jugé par le Tribunal de Police le 6 novembre prochain ; à ce jour, il n’a donc pas “été blanchi”."
“Sur la place publique”
Dans leur communiqué, le diocèse de Nice et la DDEC s'adresse au conseil de l'ex-proviseur Maître Philippe Soussi : "il connaît, comme son client, les raisons précises du retrait de la Lettre de mission (courrier daté du 28 mars 2023) ayant conduit à son licenciement pour fautes graves. Elles ne sont pas celles évoquées publiquement.
Et d'ajouter : "à aucun moment la DDEC ou le diocèse de Nice n’ont mentionné “des faits d’agressions sexuelles”, contrairement à ce qui a été exprimé de façon erronée par Me Soussi, relayés par les médias. Par ailleurs, nous n’avons pas porté cette affaire “sur la place publique”; nos communiqués ont répondu par des éléments factuels aux déclarations erronées."
Aujourd'hui encore, l'ancien chef d'établissement de 58 ans reste profondément marqué par cette affaire. Pour lui, "on a attaqué davantage l'homme que le directeur. Pendant quelques semaines, j'ai été incapable de m'exprimer car je ne comprenais pas ce qui m'arrivait."
À l’issue de l’enquête menée par la Sûreté départementale des Alpes-Maritimes, le chef d’établissement a finalement fait l’objet d’une convocation devant le tribunal de police pour répondre d’une contravention d’"outrage sexiste".
Faits qui seront donc jugés le 6 novembre.