Sandra Bertin a été relaxée par le tribunal correctionnel de Paris ce jeudi. La policière municipale de Nice était accusée de diffamation par l'ancien ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve peu après l'attentat du 14 juillet 2016 sur la promenade des Anglais.
Le délibéré de la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris était attendu la semaine dernière mais il a été reporté à ce jeudi. La justice a décidé de relaxer la policière municipale, accusée de de diffamation par l'ancien ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve peu après l'attentat du 14 juillet 2016 sur la promenade des Anglais au bénéfice de la bonne foi.
La policière avait affirmé avoir subi des "pressions" de la part du ministère de l'Intérieur pour modifier son rapport sur le dispositif policier en vigueur le soir de l'attentat. En réalité, elle a "pu en toute bonne foi", "fatigue physique et nerveuse" aidant, "interpréter de manière erronnée la demande" d'une commissaire à la Direction centrale de la sécurité publique, selon le tribunal.
La policière a "fantasmé" selon la procureure
A l'audience du 7 juillet dernier, la procureure a estimé que la policière, surmenée, avait "fantasmé" les pressions venues de Paris alors qu'elle rédigeait un rapport sur la base d'images de vidéosurveillance, quelques heures après l'attentat meurtrier sur la promenade des Anglais.
La représentante du parquet a toutefois estimé que Sandra Bertin n'avait pas eu d'"intention maligne" en les rapportant ensuite à une journaliste du Journal du Dimanche, qui en a fait un article publié le 24 juillet 2016.
Une "pression croissante" , contre une journée ordinaire
Sandra Bertin, responsable des 1.734 caméras de vidéosurveillance installées à Nice, se retrouve chargée de rédiger un rapport sur les positions des policiers nationaux sur le trajet du camion, à partir des bandes vidéo.
Sûre d'elle, la policière municipale a raconté une pression "crescendo" exercée au téléphone, et via des policiers dépêchés sur place, par une représentante particulièrement cassante du ministère de l'Intérieur, qui lui aurait demandé de modifier son texte.
Cette commissaire à la Direction centrale de la sécurité publique, Myriam Benrahla, a au contraire parlé à la barre d'une "journée ordinaire" de travail, et lancé à propos de Sandra Bertin: "J'ai été très précise, très pédagogique, si elle n'a pas compris, je n'y suis pour rien."