Attentat de Nice : jugée pour diffamation, la policière Sandra Bertin maintient sa version

Vêtue de noir, très posée et précise, Sandra Bertin s'est présentée devant le tribunal qui la juge pour diffamation. La policière municipale a maintenu ce 7 juin qu'elle avait subi des pressions pour modifier son rapport sur le dispositif policier en vigueur lors de l'attentat du 14 juillet.

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La jeune femme de 30 ans, a raconté une "pression qui est allée crescendo" sur elle et sur le service de vidéosurveillance qu'elle dirige au sein de la police municipale de Nice. 

Le procès en diffamation de la policière municipale Sandra Bertin, qui dit avoir subi des pressions pour modifier son rapport sur le dispositif policier en vigueur le soir de l'attentat du 14 juillet 2016 à Nice, a débuté mercredi à Paris. Le point avec Didier Brignand à l'issue du premier jour d'audience.

Sandra Bertin comparaît enc ore ce jeudi 8 juin devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris à la suite d'une plainte déposée par Bernard Cazeneuve, alors ministre de l'Intérieur, et par l'administration de la police nationale.


Poursuivie pour complicité de diffamation publique


Sandra Bertin est poursuivie pour complicité de diffamation publique envers un dépositaire de l'autorité publique et envers une administration publique. Le tribunal est saisi de propos publiés dans l'édition du 24 juillet 2016 du Journal du Dimanche, sous le titre "On m'a mise en ligne avec la place Beauvau". L'article avait alimenté une vive polémique entre la mairie de Nice, l'employeur de Sandra Bertin, et le gouvernement sur d'éventuelles failles de sécurité le 14 juillet 2016 à Nice.


Mohamed Lahouaiej Bouhlel avait ce soir-là foncé avec son camion dans la foule, faisant 86 morts et 450 blessés sur la promenade des Anglais. 

Christian Estrosi, alors premier adjoint à la sécurité de Nice, avait dès le soir de l'attentat dénoncé l'insuffisance des moyens de police nationale, s'attirant de vives critiques de la part de l'exécutif. 


Une visite 'bizarre'


"On est loin du silence et du recueillement qui avaient suivi les attentats de Charlie Hebdo et du Bataclan", a souligné la présidente du tribunal. La policière municipale, responsable des 1.734 caméras installées à Nice - l'une des villes les mieux "vidéoprotégées" de France, souligne-t-elle - raconte au tribunal la visite "bizarre" reçue le 15 juillet, au lendemain du drame, par un commissaire, puis un commandant de la police nationale.



Tour à tour les deux hommes, selon Sandra Bertin, pendus au téléphone avec une interlocutrice du "cabinet du ministère" de l'Intérieur, la pressent de visionner les images de vidéosurveillance pour établir un rapport "modifiable". Elle refuse. 

Il lui est ensuite demandé de mentionner la présence d'agents de la police nationale à certains endroits, même si les caméras ne les avaient pas captés. Elle refuse
encore. 




Sandra Bertin, qui a elle-même porté plainte pour "abus d'autorité", décide "de son propre chef" de "saisir l'opinion" en racontant son histoire à la journaliste
du JDD, qu'elle accuse toutefois d'avoir en partie modifié ses propos. 

"Personne ne m'a demandé d'intervenir", répond-elle à la présidente qui l'interroge sur d'éventuelles demandes émanant de la mairie de Nice.

La policière municipale avait affiché à l'époque son soutien à Christian Estrosi sur les réseaux sociaux. 

La policière municipale campe sur ses positions, et il en va de même pour le premier représentant de la police nationale à venir à la barre, qui se présente comme un
"commissaire de Menton". 



Envoyé le 15 juillet auprès de Sandra Bertin, il assure n'avoir discerné aucune "intention maligne" de la part de sa hiérarchie, et n'avoir exercé aucune "pression" dans l'établissement de ce rapport destiné "aux plus hautes autorités". 


Le fonctionnaire précise que ce jour-là, il était au téléphone avec une commissaire de la direction centrale de la sécurité publique (DCSP), et non avec le cabinet du ministre de l'Intérieur.
Ce cabinet, Patrick Strzoda le dirigeait à l'époque. Aujourd'hui directeur de cabinet du président Emmanuel Macron, il assure à la barre que le 15 juillet il était "dans l'urgence" et avait eu surtout un rôle "logistique". 

L'ancien préfet, interrogé pendant une dizaine de minutes, assure n'avoir donné aucune "instruction" sur la rédaction d'un quelconque rapport.
- Avec AFP
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