Cédric Herrou, satisfait de sa condamnation à 3.000 € d'amende avec sursis

Le tribunal correctionnel de Nice a rendu ce vendredi son jugement à l'encontre de Cédric Herrou, symbole de l'aide aux migrants passant par la vallée frontière de la Roya, près de Vintimille, et poursuivi pour aide à l'immigration clandestine. Il est condamné à 3.000 euros d'amende avec sursis.

Cédric Herrou, un agriculteur de la vallée franco-italienne de la Roya qui était jugé pour avoir aidé des migrants dans la vallée franco-italienne de la Roya, a été condamné ce vendredi à Nice à 3.000 euros d'amende avec sursis. 

► Sa réaction : “Nous continuerons car c'est nécessaire”, dit Cédric Herrou.

Reportage à Nice ce vendredi matin :

Le procureur avait demandé 8 mois de prison avec sursis, le tribunal correctionnel a donc été plus clément : 3000 euros d'amende avec sursis pour Cédric Herrou, l'agriculteur de la vallée de la Roya. Une peine légère, mais une condamnation tout de-même pour celui qui est devenu un symbole de l'aide aux migrants. Reportage ce matin au palais de justice de Nice. Intervenants : Khadija Sangaré Migrante déclarée mineure isolée, Cédric Herrou, Zia Oloumi Avocat de Cédric Herrou

Il a été condamné pour avoir pris en charge des migrants sur le sol italien, mais il a été relaxé des autres faits qui lui étaient reprochés, notamment l'installation de migrants dans un centre de vacances désaffecté de la SNCF et l'aide au séjour et à la circulation de migrants en situation illégale.


Rappel des faits :


Le parquet, qui lui reproche une stratégie militante et un détournement de la loi de décembre 2012 accordant l'immunité pénale à ceux qui apportent une aide humanitaire et désintéressée aux migrants, a requis huit mois de prison avec sursis.

D'abord improvisée et menée dans l'urgence, l'aide aux migrants qui transitent par sa vallée, est devenue le cheval de bataille de ce Niçois de 37 ans, reconverti dans l'agriculture bio à Breil-sur-Roya et qui a revendiqué devant la tribunal "une action politique".

Assumant le risque de la prison, il a multiplié ces derniers jours les attaques à l'encontre de la préfecture et du département des Alpes-Maritimes, bastion des Républicains, mettant en cause les reconduites illégales de mineurs isolés vers l'Italie, leur prise en charge par le Conseil général, et dénoncé "un procès politique" à son égard.
"Nous allons nous placer sur le terrain légal et ça va faire mal. C'est dans notre droit et notre devoir", a-t-il déclaré au quotidien Nice-Matin.

L'annonce du délibéré, attendue à partir de 08H30, sera l'occasion d'un rassemblement sur les marches du palais de justice de Nice et d'une journée d'action, soutenue par de nombreuses associations (Médecins du Monde, Ligue des droits de l'homme, Cimade, Syndicat de la magistrature, Amnesty International, etc.) mais aussi des anonymes qui écrivent et lui font des dons, et des personnalités, de l'ancienne ministre écologiste Cécile Duflot à Mgr Jacques Gaillot.

"Nous allons nous placer sur le terrain légal et ça va faire mal. C'est dans notre droit et notre devoir", a déclaré Christophe Herrou.


Déjà inquiété par la justice


En août 2016, Cédric Herrou avait déjà été inquiété par la justice pour le transport de huit Erythréens. "C'était limite certes, mais on avait classé sans suite sur le motif d'immunité humanitaire", a rappelé cette semaine le procureur Jean-Michel Prêtre.
"Quand il a commencé à revendiquer clairement les choses et investi les locaux de la SNCF à Saint-Dalmas-de-Tende (le 17 octobre, ndlr), on a bien compris que ce n'était pas du tout une action d'aide à des personnes identifiées sur des situations dramatiques et on a considéré qu'il y avait un détournement du texte qui n'est pas fait pour accueillir en France tous ceux qui débarquent sur les côtes italiennes", ajoute M. Prêtre.
Près de 180.000 migrants sont arrivés sur les côtes italiennes en 2016, une année record. Une partie d'entre eux, majoritairement soudanais, érythréens et afghans, monte à Vintimille pour tenter de passer en France. Amnesty International France a dénoncé mercredi le renvoi quasi-systématique vers l'Italie de ces migrants arrivés dans le sud-est de la France, sans examen de leur situation, contrairement à ce qui est prévu par la loi.
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