Le doyen de l’association "La Mouette, les pointus de Nice" a pris la mer ce dimanche 24 octobre, à 9h30, pour longer les côtes de la Promenade des Anglais.
Un frêle esquif au charme toujours aussi actif est sorti du port de Nice ce matin, à 9h30, pour s’offrir une virée en mer de près d’1 heure 30. Un cadeau d’anniversaire bien mérité pour le doyen de la flotte de l’association "La Mouette, les pointus de Nice". Celui du centenaire.
Moby-Dick a évolué au large de Rauba-Capeù avant de longer la Promenade des Anglais, accompagné d’une trentaine de pointus.
Ce voilier très entouré est le plus ancien et le plus grand des pointus à voile latine de l’association. Il fête ainsi ses 100 ans. Il représente d’ailleurs le pavillon niçois à l’occasion de certaines régates méditerranéennes. Moby-Dick a regagné sous le soleil, et sans encombre, son port d'attache sur les coups de 11 heures ce matin.
Touché mais pas coulé
Moby-Dick est un survivant. L’histoire de ce bateau est rocambolesque car il aurait pu finir sous les eaux en 2002. Le président de l’association des pointus niçois, Jean-François Rubolini, narre ce souvenir ému : « C’est un bateau qui était voué à la destruction. Son propriétaire, Olympe Pellegrino, en est tombé amoureux. Il l’a remis en état dans les règles de l’art pendant 4 ans. Et en 2002, le jour de Noël, le bateau a pris feu. Son propriétaire a été gravement blessé en tentant d’éteindre l’incendie. Puis il a encore repassé 2 ans et demi pour le remettre à flot ».
Une armada en Méditerranée
Jean-François Rubolini était sur son propre bateau, en mer, aux côtés de Moby-Dick ce matin du dimanche 24 octobre. « Nous souhaitions le mettre en valeur, j’en suis très fier et j’étais vraiment ému » explique-t-il une fois revenu à terre.
Ces pointus demandent beaucoup d’entretien et beaucoup d’amour, il faut être passionné.
Jean-François Rubolini préside l’association qui réunit « 81 pointus, c’est la deuxième plus grande flotte de ce type du bassin méditerranéen. Nous sommes amarrés sur deux lignes au port de Nice » précise-t-il. Une armada qui attire l’œil des touristes et des habitants avec ces « couleurs chatoyantes ».
Une tradition millénaire
Ce type d’embarcation sillonne la Méditerranée depuis l’Antiquité. Il a été un vecteur essentiel au développement de la pêche et des échanges commerciaux entre les deux rives de cette mer fermée.
Les pointus sont surtout une tradition provençale et sont particulièrement présents dans le Var et les Alpes-Maritimes.
Ils ressemblent comme deux gouttes d’eau à leurs voisins, plus à l’ouest : la barquette marseillaise, et la barque catalane. Ces bateaux gardent le vent en poupe et restent très prisés des passionnés de la mer, avec des cotes pouvant atteindre 30.000 euros, voire 50.000 pour un pointu d’occasion.