La chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence a estimé que les raisons politiques évoquées pour fonder cette demande "ne pourront être évoquées qu'à l'occasion de l'examen sur le fond de la demande d'extradition" de David Kezerachvili, proche de l'ancien président Saakachvili.
La justice française a de nouveau rejeté jeudi une demande de remise en liberté d'un ancien ministre géorgien arrêté mi-octobre à Nice et sous le coup d'une demande d'extradition.
La chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence a estimé dans son délibéré que les raisons politiques évoquées pour fonder cette demande "ne pourront être évoquées qu'à l'occasion de l'examen sur le fond de la demande d'extradition" de David Kezerachvili, proche de l'ancien président Mikheïl Saakachvili, dont il était ministre de la Défense.
"Au vu de la gravité des faits, il y a des craintes que vous tentiez de vous soustraire à la justice", a également déclaré la présidente Nicole Besset, s'adressant au prévenu lors de cette audience publique.
La cour avait déjà rejeté le 31 octobre une première demande de remise en liberté. Les avocats de M. Kezerachvili, Aurélien Hamelle et Antonin Lévy, ont indiqué qu'ils allaient former un pourvoi en cassation.
L'examen de la demande d'extradition a été, lui, fixé au 23 janvier 2014
La cour a cependant demandé pour cette date des suppléments d'information à l'Etat géorgien, notamment "pour apprécier de manière contradictoire les conditions dans lesquelles a été formulée cette demande d'extradition". Elle demande aussi que des éléments lui permettant de comprendre pourquoi le beau-frère de l'ancien ministre, non impliqué politiquement mais objet du même mandat d'arrêt que ce dernier, n'a pas été interpellé lui aussi alors qu'ils se trouvaient ensemble à leur arrivée à Nice."La cour soulève les incohérences fondamentales de l'Etat géorgien", se sont félicités les conseils de M. Kezerachvili.
Celui-ci est recherché dans son pays pour des faits de corruption, l'ex-ministre avait été interpellé à l'aéroport de Nice Côte d'Azur le 14 octobre alors qu'il s'apprêtait à embarquer à bord d'un vol pour Tirana (Albanie).
Pot de vin de 9 millions d'euros
David Kezerachvili, qui dirigeait également la police financière dans son pays, avait été inculpé en janvier pour avoir touché un pot-de-vin de 12 millions de dollars (9 millions d'euros) pour faciliter la contrebande d'alcool dans ce pays de l'ex-Union soviétique.Cette enquête fait partie de procédures lancées contre des alliés de M. Saakachvili après la défaite de son parti aux élections législatives d'octobre 2012 face à la coalition du Premier ministre milliardaire Bidzina Ivanichvili.