Attaque meurtrière de Notre-Dame à Nice : ce que l'on sait de l'assaillant

Blessé par balles lors de son interpellation, l'auteur présumé de l'attaque terroriste qui a coûté la vie à trois personnes jeudi matin à l'église Notre-Dame de Nice est un Tunisien arrivé récemment de Lampedusa. L'enquête a commencé pour faire la lumière sur son identité et son parcours.

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Il était 08H29, ce jeudi 29 octobre, lorsque l'homme entre dans la basilique. "Il y restera un peu moins d'une demi-heure, période durant laquelle il s'attaque à trois victimes". Le procureur national antiterroriste Jean-François Ricard, précise, lors d'une conférence de presse en fin de soirée à Nice, le déroulement de l'attaque de l'église Notre-Dame de l'Assomption. Il confirme également des informations sur le profil de l'assaillant, qui avaient filtré tout au long de la journée.
 


L'auteur présumé de l'attaque est un Tunisien de 21 ans, identifié par un document de la Croix rouge italienne. Selon les premières investigations, il est arrivé en Europe par l'île italienne de Lampedusa le 20 septembre, avant de débarquer sur le continent à Bari le 9 octobre, a expliqué le procureur antiterroriste.

Le jeune homme avait été mis en quarantaine par les autorités italiennes avant d'être visé par une obligation de quitter le territoire italien et laissé libre. Il n'a pas fait de demande d'asile en France. Il est par ailleurs "inconnu au fichier national des empreintes digitales" et
"inconnu des services de renseignements", selon Jean-François Ricard.

Les caméras de vidéosurveillance permettent de confirmer l'arrivée de l'assaillant à 06H45 en gare de Nice, où il change une partie de ses vêtements, ses chaussures.
A 08H29, il fait donc son entrée dans la basilique située à 400 mètres de la gare.
A 08H54, l'une de ses victimes, une femme de 44 ans, s'enfuit par la porte latérale de l'église. Un passant donne l'alerte, ce qui permettra à la police municipale d'être sur place quelques minutes plus tard et d'interpeller l'assaillant.

"L'auteur de ces actes n'a cessé de répéter en boucle devant nous "Allah akbar" alors qu'il était médicalisé sur place". Pour le maire de Nice Christian Estrosi, il n'y a aucun doute "sur le sens de son geste et sa détermination".

Après son interpellation par la police municipale, l'attaquant présumé de la basilique Notre-Dame, blessé par balles, est resté conscient quelques minutes. Il a exprimé peu de choses aux forces de l'ordre. Tout juste a-t-il dit se prénommer Brahim, avoir agi seul, et revendiqué ses actes.
 
L'homme, auteur supposé de cette "attaque terroriste islamiste" pour reprendre les mots d'Emmanuel Macron, est pris en charge en réanimation à l'hôpital Pasteur à Nice. Jeudi soir, son "pronostic vital était toujours engagé".

Les informations données côté italien, en cours de journée, par le journal Corriere della serra, corroborent celles de la justice française : "Après avoir atterri à Lampedusa", explique le journal, "il a été transféré au centre d'identification et photographié par la police. Pour cette raison, la police et les services de renseignement retracent désormais les étapes du voyage qui l'a conduit sur la Côte d'Azur. Et surtout, ils vérifient pourquoi il n'a pas été détenu au centre d'identification dans l'attente de son rapatriement. Dans sa poche, ils ont trouvé une feuille délivrée par la Croix-Rouge italienne et c'est le document qui a permis aux enquêteurs français de l'identifier."

Sa famille rencontrée à Sfax, dans le centre de la Tunisie

En Tunisie, une enquête a également été ouverte. La justice a indiqué que le suspect avait dans son pays des antécédents judiciaires de droit commun, de violence et de drogue.

Selon l'Agence France Presse, le jeune homme est issu d'une famille nombreuse de Sfax, dans le centre de la Tunisie. Toujours selon l'AFP qui a pu rencontrer sa famille, son frère affirme que Brahim était parti de Tunisie il y a un mois et demi et est arrivé en France mercredi soir, la veille de l'attentat. "Il a dit qu'il allait aller en France car pour le travail c'est mieux".
  
Selon sa mère, il était réparateur de motos. Il faisait la prière depuis deux ans et demi. "Il ne sortait pas et ne communiquait pas avec les autres".

En France,  "l'enquête se poursuit activement afin de préciser le déroulement précis des faits le parcours de l'auteur ainsi que les éventuelles complicités dont il a pu éventuellement bénéficier", selon le procureur antiterroriste. Jeudi soir, un homme de 47 ans, qui aurait pu être en contact avec le terroriste à la veille de l'attaque, a été placé en garde à vue.
 
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