Nice : une attaque au couteau fait trois morts à l'église Notre-Dame

Ce jeudi 29 octobre une attaque à l'arme blanche a eu lieu au sein de l'église Notre-Dame, dans le secteur Jean Médecin, vers 9 heures. L'auteur présumé de l'attaque a été interpellé. Le point sur ce que l'on sait.

L'attaque a eu lieu jeudi 29 octobre peu avant 9 heures. Trois personnes ont été tuées, dont au moins deux égorgées, à l'intérieur de la basilique Notre-Dame-de-l'Assomption de Nice.

Le procureur antiterroriste Jean-François Ricard, lors d'un point presse organisé à Nice dans la soirée, a précisé le déroulement des faits :

A 08H29, l'assaillant "entre dans la basilique et y restera un peu moins d'une demi-heure" explique Jean-François Ricard.
A 08h54, une des victimes, qui succombera peu après à ses blessures, s'enfuit par le côté gauche de l'édifice. C'est alors que la police municipale, alertée par un témoin, intervient et se retrouve face au tueur dans le couloir de cette entrée latérale de l'église.
"Cet homme s'était avancé vers eux de manière menaçante en criant "Allah Akbar", les contraignant alors à faire usage d'abord d'un pistolet à impulsions électriques puis en faisant feu à plusieurs reprises avec leur arme de service". Le suspect, grievement blessé, a alors pu être interpellé. En une demi-heure, il a tué trois personnes.

Qui sont les trois victimes

A 10H20 jeudi, le maire de Nice confirme le bilan de cette attaque au couteau survenue un peu plus d'une heure auparavant : trois morts, deux femmes et un homme. La première victime est une femme, trouvée près de l'entrée principale, à proximité d'un bénitier. "Agée de 60 ans, elle présente un égorgement très profond de l'ordre d'une décapitation", a rapporté le procureur Jean-François Ricard.
Le sacristain a lui aussi été retrouvé égorgé dans l'église. Vincent Loques, âgé de 55 ans, était bien connu de tous les paroissiens. Il était père de deux enfants.
La troisième victime est une mère de famille de 44 ans, qui a réussi à s'enfuir de l'église. Elle "est décédée dans un restaurant situé à proximité de la basilique des suites des multiples plaies", selon le procureur.
"Cet attentat visait des paroissiens tout à fait ordinaires qui venaient prier très tranquillement", a déclaré sur place Monseigneur Eric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France. C'est un passant qui a prévenu la police municipale en appuyant sur un bouton-alarme aux alentours de 9 heures. Les agents se sont alors retrouvés face à l'assaillant, armé, et ont fait feu. L'homme, blessé, a été interpellé.
L'assaut de la police municipale a été filmé par un riverain :Quatorze étuis de balles seront retrouvés au sol. Le suspect, grièvement blessé, a été transporté à l'hôpital Pasteur et pris en charge en réanimation. Jeudi soir, son pronostic vital restait engagé.
Sur place, les enquêteurs ont trouvé l'arme du crime, un couteau avec une lame de 17 cm, selon le procureur antiterroriste Jean-François Ricard.
Un sac d'effets personnels, un coran et deux téléphones, ainsi que deux couteaux non utilisés ont également été trouvés.

Selon Christian Estrosi, qui était sur place, "l'auteur de ces actes n'a cessé de répéter en boucle devant nous "Allah akbar" alors qu'il était médicalisé sur place. Pour le maire de Nice, il n'y a aucun doute "sur le sens de son geste et sa détermination". D'après le syndicat SGP Police, l'assaillant se serait grimé, caché sous un bas ou un collant. Les vérifications menées dans les premières heures montrent que l'homme interpellé, âgé d'une vingaine d'années, est un Tunisien arrivé récemment de Lampedusa.
L'attaque s'est produite au sein de la Basilique Notre-Dame sur l'avenue Jean Médecin. En cours de matinée, des détonations ont encore été entendues à plusieurs reprises sur place. Des opérations de déminage ont été menées au sein de la basilique pour vérifier la présence d'objets suspects.
"N'empruntez pas le secteur" écrit la police nationale sur Twitter. 

 Des paroissiens sous le choc

"Une fois de plus, nous sommes touchés en plein coeur." réagit une paroissienne qui se trouvait dans le quartier.
Le sacristain assassiné était bien connu des habitués de l'église. Ces deux femmes venues sur place dans la matinée étaient, comme beaucoup, submergées par l'émotion :Le trésorier de l'église était à proximité des lieux au moment de l'attaque : "J'ai vu que c'était la panique. Je suis venu sur place. J'ai été bloqué. J'ai appelé le père Franklin (en charge de la paroisse, Ndlr) et les autres prêtres, on a essayé de pénétrer sur place mais on a été bloqués."
"Je ressens de la colère, même si ce n'est pas un sentiment très chrétien", déclare de son côté le père Gil Fiorini, le curé doyen de Nice Centre. Selon lui, les effectifs de police n'étaient pas encore déployés devant les lieux de culte. Ils étaient attendus pour la Toussaint.
"On savait qu'il y avait des risques depuis plusieurs jours. On connaissait la lettre de la direction de la police nationale qui prévenait du risque terroriste sur les lieux de culte, mais on ne pensait pas que ce serait aussi rapide." "On a oublié que c'est aujourd'hui la fête du prophète chez les musulmans."
Le vice-président du Conseil Régional du Culte Musulman, Boubekeur Bekri, s'est rendu sur place en fin de matinée. Ce qui s'est passé est "le summum de l'abject. Il faut affirmer cette position tous ensemble" a-t-il commenté.
Dès les premières heures suivant l'attaque, les réactions politiques ont été très nombreuses.

Emmanuel Macron sur place

"Soutien de la Nation à Nice, aux catholiques de France. Fermeté et unité. Telle est la ligne que nous devons suivre."

Depuis l'avenue Jean Médecin à Nice, après ce qu'il qualifie lui-même d'"attaque terroriste islamiste", le président de la République est venu délivrer un message fermement républicain : "Il n'y a qu'une seule communauté, la communauté nationale. Nous devons nous unir et ne rien céder à l'esprit de division" :

Le président de la République a annoncé le passage "de 3000 à 7000 militaires sur notre sol dans le cadre de l'opération Sentinelle", pour assurer une protection renforcée pour les lieux de culte et les écoles.

Après avoir participé dans la matinée à une réunion de crise place Beauvau à Paris, le chef de l'Etat s'est donc rendu devant la basilique Notre-Dame à Nice, lieu de l'attaque.
Il était accompagné du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, du ministre de la Justice, Eric Dupont-Moretti, de Jean-François Ricard le chef du parquet national antiterroriste ainsi que de Monseigneur de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France.
Le président de la République a dès son arrivée rencontré les forces de sécurité et de secours mobilisées sur place, et notamment à la police municipale de Nice intervenue pour neutraliser l'assaillant.

Le parquet anti-terroriste saisi, le plan Vigipirate au niveau "urgence attentat"

Le parquet anti-terroriste s'est saisi du dossier. Une enquête a été ouverte pour "assassinat en relation avec une entreprise terroriste, tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle". 
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a mené dès 10 heures une "réunion de crise", place Beauvau, à Paris. Jean Castex le Premier ministre, et Emmanuel Macron y ont participé, avant que le chef de l'Etat et le ministre de l'Intérieur ne s'envolent pour Nice.
De son côté Jean Castex, devant l'Assemblée nationale, a annoncé le passage du plan Vigipirate au niveau "urgence attentat", son niveau maximal, partout en France. Dès l'annonce de l'attaque dans la matinée, les députés avaient interrompu la séance consacrée aux modalités du reconfinement, pour observer une minute de silence.  Informations, reportages, témoignages, réactions, revoyez notre émission spéciale présentée par Jean-Bernard Vitiello jeudi soir de 18 heures à 19 heures 30 sur France 3 Côte d'Azur :
 
Au 15 heures jeudi, toutes les cloches de toutes les églises de France ont sonné, en mémoire des victimes de l'attaque : 
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