Attentat de Nice : ils ont fait face aux images vidéos du drame, projetées pendant le procès en appel

Ce cinquième jour du procès en appel de l'attentat de Nice a été très éprouvant pour les victimes. Elles ont été à nouveau confrontées aux images de l'attaque du camion. Plusieurs ont dû quitter la salle d'audience.

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Bien avant l’ouverture, ce vendredi 26 avril, de la cinquième journée du procès de l'attentat de Nice (Alpes-Maritimes), ils ont attendu sous la pluie de pouvoir accéder à la salle de retransmission niçoise.

Avec, cette fois, de nouvelles précautions : "veuillez éteindre vos téléphones avant d'entrer dans la salle, c'est impératif !"

Au bord du malaise

Chaque personne est scrupuleusement comptée, car la pièce n'a que 93 places. Finalement, toutes les victimes pourront y assister, mais pas tous les journalistes présents.

Au total, six extraits vidéos sont projetés : des images de vidéosurveillance de la ville de Nice et des vidéos amateur. Sur l'une d'elle, on voit la course meurtrière du camion, qui roule dans la foule sans s’arrêter… Et les scènes de panique qui ont suivi.

Trois personnes ressortent de la salle de retransmission, au bord du malaise, entourées par des personnels du Samu 06.

"Résilience"

Patrick Prigent était sur le trottoir de la promenade des Anglais ce soir-là. Il voit ces images pour la deuxième fois. Ce qui le frappe, ce n’est pas seulement la violence du choc, "c'est la détermination de ce terroriste de faire un maximum de blessés, de morts".

Pour une fois, c'est moi qui regarde la mort, ce n'est pas la mort qui me regarde.

Patrick Prigent, partie civile

Le soir du 14 juillet 2016, il était policier en civil. Devenu président de l’association "Life for Nice", aujourd'hui il accompagne et console les victimes choquées. Il sait que regarder ces images est un passage douloureux, mais nécessaire.

"Personnellement, ça m’a aidé dans ma résilience", poursuit Patrick Prigent. "Maintenant, je sais pourquoi je suis en vie et je n'ai pas le droit de déshonorer leur mémoire parce que, moi, j'ai des rides et eux, ils n'en ont pas."

Mauro-Guiseppe Sardou, lui, est venu spécialement de Turin avec sa femme pour voir ces images qu’il n’avait encore jamais osé regarder.

Ca a été très choquant et très fort. Ca m'a fait revivre tout ce qu'on avait vécu ce 14 juillet.

Mauro-Giuseppe Sardou, partie civile italienne

"On est venus ici pour voir et pour comprendre", explique-t-il.

De ce visionnage de quelques minutes, éprouvant, personne n'est ressorti indemne. Le procès en appel doit durer jusqu’à la mi-juin.

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