L'avocate de Tahar Mejri demande officiellement qu'il soit reconnu comme la 87e victime de l'attentat de Nice

Trois ans après avoir perdu son fils et son ex-femme dans l'attentat de Nice, Tahar Mejri est décédé. "De chagrin", selon ses proches. Son avocate annonce ce lundi qu'elle va faire les démarches nécessaires en justice pour qu'il soit reconnu comme une victime directe de l'attentat. 

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Le 14 juillet 2016, Kylan, quatre ans, va voir le feu d'artifice avec sa maman. Après l'attentat de Nice, il demeure introuvable. Pendant deux jours, son père, Tahar Mejri, le cherche partout dans Nice, espérant qu'il a survécu. Le 16 juillet, il apprend la mort de son petit garçon et laisse éclater sa douleur sur le parvis de l'hôpital Pasteur. 

Lui qui, la nuit du 14 juillet 2016, pleurait sur le corps de son ex-épouse, Olfa, étendue sans vie sur la promenade des Anglais, avait désormais tout perdu. Cette profonde souffrance ne le quittera pas, selon ses proches, pendant les mois qui suivront.

Tahar Mejri est décédé mercredi dernier. Les causes de son décès font l'objet d'une enquête pour établir les raisons physiologiques de sa mort.

Son avocate Me Cathy Guittard annonce déjà, ce lundi 17 juin, qu'elle va saisir la justice pour que Tahar Mejri soit officiellement reconnu comme victime "directe" de l'attentat de Nice.

Cette démarche est importante pour ses proches, ses amis, sa famille et pour tous les Niçois. Il est mort de chagrin

Le précédent de Guillaume Valette, victime a posteriori des attentats du 13 novembre

L'avocate s'appuie, pour fonder sa démarche, sur le cas de Guillaume Valette, survivant du Bataclan qui selon le Parisien, a été reconnu la semaine dernière comme la 131ème victime des attentats du 13 novembre 2015. Le jeune homme s'était suicidé le 19 novembre 2017, après deux ans d'épisodes dépressifs 
"A partir du moment où vous entamez un processus d'autodestruction, c'est la même chose", argumente Me Guittard, concernant son client, dont le suicide n'a pas été avéré.
 
Me Cathy Guittard, au micro de Coralie Becq et Séverine Neuquelman

"Il se laissait mourir", Seloua Mensi de l'association Promenade des Anges

"Une enquête a été ouverte par la police pour vérifier les causes du décès. Mais pour la famille il est mort de chagrin. S'il n'avait pas été musulman, il se serait suicidé", explique à son tour Seloua Mensi, coprésidente de l'association d'aide aux victimes Promenade des Anges. "Il n'était pas suicidaire, mais il se laissait mourir, il était tellement vide et attristé".
"La dernière fois que ma famille et les fidèles de la mosquée de Nice l'ont vu, c'était à la prière de l'Aïd. Il portait un T-shirt avec son fils dessus. Il portait toujours son fils sur lui, ça nous faisait énormément de mal", a poursuivi Seloua Mensi, qui a perdu sa soeur aînée dans l'attentat. 

Tahar Mejri sera enterré aux côtés de son fils, en Tunisie.
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