La commission de discipline de la Ligue a sanctinné Bastia, jeudi 23 février, d'un retrait  d'un point avec sursis, et verra la tribune Est de son stade fermée pour 3 matches, dans l'affaire des cris racistes contre l'attaquant de Nice Mario Balotelli.

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"Par cette décision, la commission a voulu bannir des faits qui n'ont pas leur place dans un stade de foot ni nulle part ailleurs", a déclaré Sébastien Deneux, le président de la commission de discipline de la LFP, qui avait ouvert sa propre instruction le 26 janvier, au lendemain de l'ouverture d'une enquête de la justice pour "incitation à la haine raciale".

Lors du match Bastia-Nice (1-1) disputé le 20 janvier et comptant pour la 21e journée de Ligue 1, Mario Balotelli, l'attaquant italien d'origine ghanéenne, avait accusé une partie du public corse d'avoir "fait des bruits de singe (...) pendant tout le match". "Est-ce que le racisme est légal en France? Ou seulement à Bastia?", s'était-il demandé sur son compte Instagram.

La LFP avait le même jour condamné "avec la plus grande fermeté les auteurs de ces agissements, qui n'ont rien à faire dans un stade de football". Bastia avait par la suite fait savoir qu'un quadragénaire s'était dénoncé auprès du club, et que son abonnement au stade avait été désactivé. "Plusieurs individus ont effectué des cris de singe", avait précisé le club corse, dénonçant des "comportements stupides et inacceptables".

Deux matches de suspension dans un autre dossier

"Sur les enregistrements, on a surtout un son, mais on n'a pas d'images précises sur le nombre de personnes. On sait qu'il y en a au moins deux, mais on n'en sait pas plus. Et une a déjà été identifiée par le club de Bastia", a expliqué M. Deneux. "On constate depuis des années que toutes les faits relevés viennent de cette tribune Est de Bastia. Donc on a voulu prendre des mesures proportionnées, sachant que Bastia avait déjà pris des mesures, en bannissant du stade une des personnes mises en cause", a-t-il ajouté. Les trois matches concernés par la fermeture de la tribune Est sont ceux programmés contre Nantes (match en retard de la 24e journée), Saint-Etienne (28e journée) et Lille (31e journée).


Dans un tout autre dossier, Balotelli a écopé de deux matches de suspension dont un avec sursis, après le carton rouge reçu à Lorient samedi dernier (victoire de Nice 1-0) pour avoir prononcé des paroles jugées répréhensibles par l'arbitre Tony Chapron, juste après un duel musclé avec le défenseur breton Zargo Touré. Celui qu'il avait reçu contre Bordeaux (0-0) fin décembre, pour un coup de pied contre un adversaire, lui avait valu deux matches ferme de suspension.

"Lui couper la langue"

Pour éviter que l'enfant terrible du foot italien (26 ans) ne récidive à l'avenir, son agent Mino Raiola a une solution toute trouvée: "couper la langue" de son poulain. "Pour jouer au foot, on n'a pas besoin de la langue, donc on va la couper. Sans rire, il sait qu'il a fait une grosse faute, il n'a pas d'excuse. C'est une chose qu'il sait qu'il doit améliorer. Il est triste pour lui, pour l'équipe", a-t-il déclaré sur RMC juste avant le verdict. Ce nouvel épisode disciplinaire, qui va priver "Balo" de la rencontre contre Montpellier vendredi, fait figure de nouveau coup d'arrêt pour un joueur à la saison déjà tronquée par des blessures et qui devait profiter de l'absence d'Alassane Plea, meilleur buteur du club (11 buts en L1) indisponible jusqu'à la fin de la saison sur blessure.

"Super Mario" (9 buts en 14 matches de L1) avait retrouvé une place de titulaire à Lorient après avoir été écarté du groupe à Rennes (2-2) le week-end précédent, officiellement parce qu'il était "fiévreux", au bout d'une semaine où son manque d'investissement à l'entraînement et sur le terrain avait été pointé au sein du Gym.

Il s'était ensuite remis dans le bon sens, selon son entraîneur Lucien Favre. Mais le technicien suisse n'avait pas caché son fatalisme après l'exclusion de son joueur à Lorient: "Qu'est ce que vous voulez que je vous dise? C'est fait, c'est fait".
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