Ce que l'on sait des odeurs nauséabondes qui se répandent à Nice actuellement et des mesures en cours

Les signalements se multiplient depuis une semaine à Nice. Des odeurs pestilentielles envahissent plusieurs quartiers de la ville. Des habitants évoquent des maux liés à des effluves de soufre, de brûlé mais difficile de trouver la source du problème. La municipalité et une association écologiste ont saisi les services de l'Etat.

Du quartier de l'Ariane, à Cimiez jusqu'au secteur de Vauban et du port, les odeurs semblent se propager aux alentours de la vallée du Paillon.

La ville de Nice, l'association Terre Bleue ou encore Atmosud ont reçu des signalements de commerçants ou riverains indisposés et aussi du collectif des cyclistes de Cimiez.

Quelles nuisances ?

Des effluves de soufre, de brûlé, de gaz, de fumée... De nombreux habitants indisposés se plaignent depuis le 5 février dernier. Ils décrivent des émanations intenses et récurrentes sans pour autant pouvoir identifier la source du problème. La grande majorité des signalements ont été faits entre 5 h et 9 h du matin.

Selon un communiqué de l'association Terre Bleue créée par Hélène Granouillac conseillère écologiste Nice et Métropole Nice-Côte-d'Azur, "ces odeurs auraient des effets délétères et provoqueraient maux de tête, nausées, vomissements, irritations des muqueuses et problèmes respiratoires".

Selon Atmosud, en charge des contrôles de la qualité de l'air, "plus de 50 % de ces signalements sont associés à des symptômes de type mal de tête, difficulté à respirer, irritation du nez et des yeux…"

500 signalements

À ce jour, ce sont 500 signalements qui ont été adressés à la mairie. Des informations transmises à la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL), ainsi qu'à l'Agence Régionale de Santé (ARS) et au service départemental d'incendie et de secours (SDIS).

Tout le monde cherche

Au-delà du trouble que provoque cette pollution, tout le monde se demande d'où peut bien provenir cette nuisance olfactive ?

Après un bref répit en fin de semaine, les odeurs sont réapparues dès ce lundi 12 février. Aujourd'hui mardi 13, la question demeure toujours sans réponse.

AtmoSud a élaboré un plan de surveillance avec des points de mesures dans les quartiers de :

  • Libération,
  • Cimiez,
  • Rimiez,
  • à proximité de l'Hôpital Pasteur.

Les résultats devront être envoyés à l'analyse dans des laboratoires spécialisés. Atmosud précise que "les polluants recherchés sont des Composés Organiques Volatils (COV), du sulfure d'hydrogène (H2S, responsable de l'odeur d'œuf pourri) et des polluants particulaires."

Sur l'ensemble de la ville, ce mardi, la qualité de l'air était relevée comme moyenne : 

Le maire de Nice, Christian Estrosi, a sollicité le Préfet dans une lettre envoyée hier lundi.

Face à cette situation préoccupante, je vous prie de bien vouloir m'indiquer rapidement les mesures que vous comptez mettre en œuvre pour mettre fin à ces nuisances et protéger la population.

Christian Estrosi, Maire de Nice

Le courrier précise également que dès le départ, les directions de la Métropole Nice Côte d'Azur se sont mobilisées pour tenter de résoudre cette énigme. Différents contrôles ont permis de confirmer que l'unité de valorisation énergétique de l'Ariane n'est pas en cause.

Je souhaite que des contrôles soient diligentés auprès de l'ensemble des installations classées, en particulier les activités industrielles du Paillon.

Christian Estrosi, Maire de Nice

De son côté, l'association Terre Bleue a demandé l'aide de l'association Nice-à-Vélo qui utilise des capteurs de polluants atmosphériques.

Les contrôles sont en cours, mais en attendant, l'association émet aussi plusieurs requêtes, à savoir :

  • L'installation de capteurs dans la zone concernée incluant les établissements scolaires
  • Identifier l'origine, la nature et la concentration de ces polluants et leur impact sur la santé   

Pour l'instant, les organismes compétents censés informer et protéger la population n'ont rien détecté.

Une piste émerge

Ce mardi 13 février, les témoignages par téléphone ou mails abondent à l'association "Terre Bleue".

Hélène Granouillac reste prudente, mais selon plusieurs sources concordantes, la société de construction Eiffage pourrait être liée au problème.

Ce matin des riverains de l'usine m'ont signalé que le four était éteint et bizarrement les odeurs ont quasiment disparues.

Hélène Granouillac, fondatrice de l'association "Terre Bleue"

Des déclarations à prendre au sérieux selon Hélène Granouillac d'autant que plusieurs personnes auraient reçu un message du service d'hygiène de la Ville de Nice leur confirmant l'information selon laquelle la société Eiffage aurait réalisé des enrobés ces derniers jours.

Le groupe exerce dans de nombreux domaines des travaux publics : construction, infrastructures, concessions et énergie. Il est notamment présent boulevard du Mercantour.

Ce mardi soir, contactés par France 3 Côte d'Azur, les services de la Métropole de Nice Côte d’Azur, n'avaient pas d'informations à communiquer sur cette possible piste. 

La préfecture des Alpes-Maritimes a publié ce mardi soir un communiqué de presse précisant que : "Les investigations se poursuivent pour identifier l’origine de ces nuisances. Aucun afflux dans les services de santé d'urgence n’a été observé."

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