Cette ancienne danseuse de l'Opéra de Nice dénonce le racisme dans le ballet classique

Chloé Anaïs Lopes Gomes a grandi à Nice avec un rêve fort, celui de faire de sa passion, la danse, un métier. Elle est la première danseuse noire à intégrer le Staatsballett de Berlin et aujourd'hui pourfend le racisme dont elle affirme avoir été victime au sein de la prestigieuse compagnie.

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Chloé Anaïs Lopes Gomes a fait ses premières classes au Conservatoire de Nice. Elle y développe une passion intense pour la danse classique. A force de travailler et de s’accrocher à son rêve, elle est sélectionnée pour intégrer la prestigieuse école du Bolshoï à Moscou. Il intégrera l'Opéra de Nice.

Cette jeune femme de 29 ans, est depuis quelques semaines à la une des médias. En effet, elle est la première danseuse noire à intégrer le Staatsballett de Berlin. Chloé Lopes Gomes y pourfend le racisme dont elle affirme avoir été victime au sein de la prestigieuse compagnie.

Dans cette vidéo du 28 décembre dernier rélaisée par le média en ligne Brut, elle relate notamment les propos et actes racistes d’une maîtresse de ballet à son encontre.

“Je viens d'une des plus grandes compagnies au monde, et tout le monde se connaît dans le ballet. En confiant ce que j’ai subi, je diminue mes chances d'avoir un contrat dans les mois à venir, parce qu’on peut me voir comme la fille à problème… Entre la covid et ça, c'est vraiment un risque que je prends.” 

Chloé Lopes Gomes se sent humiliée mais guère surprise par la situation. Depuis son arrivée à Berlin en 2018, elle affirme être la proie d'un "harcèlement"de la part de sa supérieure. Elle raconte notammen à l'AFP que lors d'une répétition, la maîtresse de ballet de la plus grande compagnie d'Allemagne distribue aux danseuses un voile blanc qu'elles porteront pour une scène de "La Bayadère". Quand arrive le tour de la Française, la professeure lui "lâche en rigolant : 'je refuse de te le donner parce que ce voile est blanc et toi tu es noire'". Une scène confirmée par une autre danseuse.

 Lors de la première répétition pour 'Le Lac des cygnes', nous étions six nouvelles mais toutes les corrections m'étaient adressées", précise-t-elle. 

Suite à aux déclarations de cette danseuse professionnelle, le StaatsBallett de Berlin a indiqué mener une enquête afin de faire la lumière sur les comportements discriminatoires au sein de la compagnie. Alertée à l'automne, la direction du Staatsballett, qui compte dans ses rangs 30 nationalités différentes, dit être tombée des nues. 

Dans cette vidéo de juin 2020, le ballet mets d'ailleurs en avant son engagement pour la cause noire. Un projet mené par la danseuse pour Vogue Paris inspiré des événements racistes qui se sont déroulés aux USA, en France et dans le monde :

“Toute forme de discrimination et de racisme au sein de notre entreprise est inacceptable” 

indique le communiqué publié par l’institution germanique.

"Nous pensions ne pas être traversés par du racisme au quotidien tout simplement à cause de notre diversité.  On n'y a d'ailleurs jamais songé. Mais nous avions tort", admet la directrice par intérim, Christiane Theobald lors d'un entretien téléphonique avec l'AFP.

La jeune femme est née d'une mère française et d'un père cap-verdien.

Elle raconte aussi qu'il lui a été demandé de blanchir sa peau, de se poudrer.

"Me blanchir la peau, c'était comme renoncer à mon identité."

En décembre, le Staatsballett a mis sur pied une cellule de parole et d'enquête interne. "Tous les employés peuvent rapporter de manière anonyme tous les faits
de discrimination", détaille Mme Theobald.

La maîtresse de ballet refuse de s'exprimer et pour des raisons juridiques, la direction ne souhaite pas se prononcer sur d'éventuelles mesures disciplinaires.

Chloé Lopes Gomes quittera le Staatsballett en juillet, son contrat n'ayant pas été prolongé. Elle également dansé pour la compagnie le Béjart Ballet de Lausanne.

Avec AFP

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