Le maire de Nice a lancé un pavé dans la rentrée politique en appelant ce lundi 31 aout son camp, la droite, à passer "un accord avec Emmanuel Macron" en vue de l'élection présidentielle de 2022.
C'est dans un entretien au journal Le Figaro que Christian Estrosi a fait son annonce : il appelle son camp politique à savoir la droite, à passer "un accord avec Emmanuel Macron" en vue de l'élection présidentielle de 2022. Le maire de Nice on le sait est un élu étiqueté "Les Républicains".
Pareil accord se ferait sous conditions.
Pour ne pas gâcher tous les talents de la droite, passons un accord avec Emmanuel Macron pour qu'il soit notre candidat commun à la présidentielle et que ceux-ci puissent participer au redressement de notre pays"
Et ajouter : "Bien évidemment, il y a des conditions et cela doit se faire sur la base d'un projet commun."
Pour rappel, en 2017, Christian Estrosi s’affichait avant le 1er tour des élections présidentielles avec Emmanuel Macron et ce au grand dam de François Fillon, le candidat de la droite.
Les conditions
Pour lui, l'entente est possible entre LREM et LR si Emmanuel Macron reprend les engagements de la droite sur la "sécurité", l'appelant à "agir avec force pour établir l'autorité et l'ordre", et sur la "santé".Il précise qu'aucun candidat "ne s'impose naturellement" à droite.Pour moi, cette solution est le seul moyen de ne pas renoncer à nos valeurs et à nos idées
Les réactions
Cette déclaration a fait l'effet d'une bombe en cette rentrée qui sera notamment marquée par les élections sénatoriales.Dans les Alpes-Maritimes, la député Alexandra Ardisson, membre de La République en marche a "salué l’ambition de Christian Estrosi qui souhaite réunir autour d'Emmanuel Macron l’ensemble des forces de droite républicaine.
L'élu de droite, maire de Villeneuve-Loubet Lionnel Lucas s'amuse de cette annonce :Tous ensemble participons à la construction d’une France plus forte et plus unie.
Selon lui, les élections sénatoriales le 27 septembre prochain sont aussi à l'origine de cette déclaration. "le timing est intéressant... Des choix vont devoir se faire !"La pandémie recule, les masques tombent ! Sérieusement, on se dit qu'il prépare les régionales par un billard à trois bandes. Notre électorat va être perdu avec pareille annonce résultat cela fera monter l'abstention...
Pour celui d'Antibes, Jean Leonetti membre des LR :
« Les Républicains n’ont pas encore désigné leur candidat et déjà certains se précipitent dans les bras d’Emmanuel Macron.
L’élection présidentielle est encore loin et nous réserve généralement des surprises. Aujourd’hui la priorité est de défendre notre projet et nos convictions.
Le député au Parlement Européen du Vaucluse, Thierry Mariani, élu Rassemblement national estime "que l'histoire est écrite :"
Jordan Bardella, lui aussi du Rassemblement National puisque son vice-président, estime "qu'une clarification est la bienvenue ! Laissez les électeurs LR choisir entre Marine Le Pen et Macron. Vous avez raison, le parti "les Républicains" est désormais de trop !Au moins @cestrosi est clair !
— Thierry MARIANI (@ThierryMARIANI) August 31, 2020
Pour @lesRepublicains l’histoire est écrite : voter #Macron dès le 1er tour ou au second tour.
Aux militants,reste le choix de s’y résigner ou de rejoindre @MLP_officiel .. le reste n’est que rêve https://t.co/NkLXF2fF0p
Pour Frédéric Boccaletti, président du groupe RN au Conseil Régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur : "c'est la conclusion officielle de la mort cérébrale de Les Républicains. L’hémorragie que connaît LR depuis 2017 témoigne d’une porosité idéologique vis-à-vis d’Emmanuel Macron et d'une opposition plus sur la forme que sur le fond. C'est tout cela, que ne pardonne pas les électeurs sincèrement de droite qui se détournent de plus en plus de la position des cadres LR."
Aurélien Pradié, le secrétaire général des Républicains, a dénoncé cet l'appel, lui reprochant de "se vendre au plus offrant".
"La position de Christian Estrosi me désespère de cette époque politique, a-t-il ajouté. Il y a quelques décennies, l'honneur de la politique, c'était de défendre ses convictions, c'était d'être fidèle aux valeurs auxquelles on croyait, aujourd'hui l'honneur de la politique, ce serait de se vendre au plus offrant, je trouve ça totalement misérable".
Le député Eric Ciotti de la président de la Commission nationale d'investiture des Républicains ne souhaite pas faire de déclaration à cette annonce. Le maire de Cannes, David Lisnard non plus.