Auguste Vérola fait-il les frais du combat qui oppose, désormais au grand jour, le maire de Nice, Christian Estrosi, au député de la première circonscription des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti ? Suite au clash en conseil municipal, Christian Estrosi a finalement retiré toutes ses délégations à l'élu.
Eclats de voix et claquement de porte dans la majorité municipale. C’est une scène à laquelle on n’avait plus l’habitude depuis près de dix ans, quand avait explosé de la majorité de Jacques Peyrat. Ce lundi 13 novembre, Christian Estrosi a redistribué une partie des délégations municipales, ce que n’a pas du tout apprécié son adjoint Auguste Vérola.Elu municipal depuis plus de deux décennies, comme son père et son grand-père avant lui, Auguste Vérola, s'il demeurait encore en fin de journée adjoint de territoire, s'est finalement vu retirer la délégation à l'Etat civil. Une délégation qui lui tenait particulièrement à cœur, son père ayant occupé les mêmes fonctions avant lui.
On m'enlève l'Etat civil et les Cultes, symboliques pour moi. Je voudrais savoir pourquoi. Est-ce parce que j’ai eu un manque d’implication dans cette délégation, et sur vingt ans je ne pense pas que ce soit le cas, ou tout simplement comme le dit la presse, parce que je suis le suppléant d’Eric Ciotti ?
Christian Estrosi lui rétorque alors qu'il souhaite venant de lui "un adjoint à 300 % consacré à la gestion du territoire cœur de ville".
Je fais vivre ma majorité, dont vous êtes membre tant que vous le souhaitez. J’ai confiance en vous, soyez-en digne !
Une réponse pas vraiment du goût de l'élu, qui préfère quitter la salle pour, affirme-t-il, aller célébrer un mariage. Peut-être son dernier en tant qu’adjoint. "Présentez aux mariés tous les vœux du maire", lui rétorque Christian Estrosi une dernière réplique qui met fin à la passe d'arme.
"Je reste adjoint au territoire, c’est le périmètre de mon canton. Je veux faire mon travail, pourquoi je ne le pourrais plus maintenant ?" confiait ce lundi après-midi Auguste Vérola, joint par France 3 Côte d'Azur.
Clap de fin
Vers 21 heures, ce lundi soir, dernier rebondissement : l'unique mission dont l'élu avait encore la charge: le centre-ville lui est aussi retirée.Le maire de Nice reproche à son colistier sa réaction publique le matin même en conseil municipal. Le reproche formulé dans un communiqué de presse vers 21 h est aussi accompagné d'une lettre.
Christian Estrosi aurait en effet a été choqué d'apprendre qu'Auguste Vérola aurait tenu à son encontre des "propos désagréables" lors d'une réunion le 12 octobre à Paris à laquelle participait Arnaud Robinet, maire les Républicains de Reims, qui les a consignés dans un courrier daté de ce 13 novembre. La lettre, telle une preuve est mis en copie du communiqué.
Quant à son avenir au sein de la majorité municipale de Christian Estrosi, Auguste Vérola s'en tient pour l'instant à un laconique "on verra".
Dans l’après-midi, Eric Ciotti, auquel on prête des ambitions municipales à Nice, a renouvelé publiquement son soutien à Auguste Vérola.
Il vient de le faire ce mardi 14 novembre sur sa page Facebook :
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REPORTAGE Olivier Orsini, Jean-Paul Bierlein, Laurence Buyse réalisé avant que Christian Estrosi ne retire finalement toutes ses délégations à Auguste Vérola :
Passe d'armes entre Christian Estrosi et Auguste Vérola
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©FRANCE 3 Côte d'Azur