Dans une conférence de presse ce mercredi, le maire de Nice Christian Estrosi a annoncé un renforcement des contrôles policiers. Il demande également au gouvernement d'instaurer un couvre-feu national de 20 heures à 6 heures pour "limiter à tout prix les interactions sociales".
"Ce n'est pas le moment de relâcher quoi que ce soit". Masqué derrière son écran d'ordinateur ce mercredi, le maire de Nice explique vouloir durcir le ton pour lutter contre l'épidémie. "Tous les jours dans la rue, je vois des gens qui ne se conduisent pas de manière exemplaire face au virus", martèle-t-il.Comparée au reste de la France, la métropole de Nice ne fait pas partie des agglomérations les plus durement touchées par le Covid-19. Toutefois, la situation dans les hôpitaux publics et privés reste très tendue : le pic de réanimations du printemps a été dépassé ces derniers jours et les établissements de santé doivent désormais procéder à des déprogrammations de masse des activités médicales et chirurgicales non urgentes.
Le maire de Nice a annoncé qu'il ferait retirer les chaises bleues emblématiques de la Promenade des Anglais. Celles-ci faciliteraient les regroupements de personnes qui ne sont pas confinées ensemble. Le démontage des chaises a commencé dès jeudi 12 novembre au matin.
Christian Estrosi réclame l'instauration d'un couvre-feu national
Le maire de Nice l'assure : il souhaiterait que l'épidémie connaisse une accalmie avant les fêtes de fin d'année. Mais pour lui, un simple confinement ne sera pas suffisant : il demande au gouvernement d'instaurer en plus un couvre-feu national de 20 heures à 6 heures pour "limiter à tout prix les interactions sociales".
Il appelle également l'Etat à instaurer une amende en cas de non-respect de l'isolement. "Cela fonctionne déjà en Suisse et au Royaume-Uni, pourquoi pas chez nous ?", souligne l'édile niçois. Selon nos confrères d'Europe 1, la mesure serait actuellement étudiée par l'exécutif.
Un renforcement des contrôles policiers
Selon le maire de Nice, la police municipale a délivré plus de 1400 amendes de 135 euros depuis le début des contrôles, dont plus de la moitié au mois d'octobre. Le mois dernier, 125 établissements ont également été contrôlés. Pas suffisant pour Christian Estrosi : il annonce que les contrôles policiers seront renforcés dans les prochaines semaines, une mesure qui va dans le sens des consignes nationales.
À partir de jeudi, un périmètre de sécurité sera également établi autour du marché de la Libération.
Il y a une vraie tension qui est dûe à la proximité des maraîchers. Je vois aussi des établissements qui, sous prétexte qu'ils vendent de la nourriture, distribuent des cafés et des verres de vin. Les règles sont parfois loin d'être respectées. Désormais, toutes les entrées et sorties du marché seront contrôlées.
Autre mesure : dans les jardins et parcs publics de Nice, un créneau sera réservé aux personnes âgées "entre 14 heures et 16 heures pour qu'elles puissent s'oxygéner en toute sécurité."
Vers un assouplissement ou un durcissement des mesures dans les prochains jours ?
Christian Estrosi annonce également la création d'un conseil local de santé publique pour suivre l'évolution de l'épidémie.
Celui-ci réunira les acteurs de la santé du territoire. Pour moi, ce modèle nous permettra une meilleure mobilisation et une meilleure mobilité des acteurs à l'échelle territoriale.
Difficile de dire comment l'épidémie évoluera ces prochaines semaines. La Ville de Nice envisage deux scénarios : elle pourrait alléger certaines mesures sanitaires si une amélioration était visible d'ici une dizaine de jours. Mais dans le cas contraire, le maire prévient : "Si nous dépassons un cap, nous serons obligés de passer au niveau supérieur."