Soixante-dix vençois, réunis au sein du nouveau collectif "Pour une urbanisation raisonnée", ont manifesté ce samedi contre une politique d'urbanisme qu'ils jugent anarchique à Vence.
Par Véronique Varin, édité par Michel Bernouin.
Ils se définissent plus comme "lanceurs d’alerte" que protestataires... La revendication du collectif "Pour une urbanisation raisonnée" à l’origine de cette mobilisation est en effet de réclamer une urbanisation raisonnée, pensée, respectueuse des humains et de leur environnement.
"Vence a construit dans les années 70, 90, 2000, 2020, on a vu ce que c’est devenu, ça peut être bien mais on a peur. Vence est une ville idéale, une campagne et il faut que ça reste comme ça" affirme l'un des manifestants, place Maréchal-Juin.
"On n’est pas là à remettre en question tous les projets immobiliers, avance un autre Vençois. Ce qu’on remet en question c’est tout le travail préalable qui doit être fait et qui doit se réfléchir et ça c’est essentiel pour le bien vivre".
Plus d’embouteillages, plus de pollution
Pour beaucoup, les risques ce sont : plus d’embouteillages, de pollution, mais pas assez de places dans les écoles ou les crèches. Pour d’autres, le mal est déjà fait avec un ensemble immobilier qui cristallise la colère, celui-ci baptisé Parc Chagall.
Un projet labellisé "Haute qualité environnementale" et "Quartier durable méditerranéen" et qui, selon le promoteur, "s’articule autour d’un large espace central paysagé et piéton". Déjà plus de 200 logements construits en plein centre-ville avec une 2ᵉ tranche à venir, au sujet de laquelle ils demandent un moratoire.
"Insupportable de ne pas être concerté"
"Ce qui a été fait c’est une catastrophe, j’habite un immeuble qui a été construit dans les années 1960 il est plus joli que celui qui a été fait là maintenant. Je suis triste. On appelait Vence 'la jolie', maintenant c’est 'Vence la dégueulasse' !".
Dans sa lettre au maire, le collectif réclame aussi de ne plus être mis devant le fait accompli.
"Ils ne sont pas venus en réunion publique"
"Ce qui est insupportable pour la population, c’est de ne pas être concerté avant que des permis de construite soient commencés à être instruits, avant évidemment qu’il y ait des constructions, des aménagements" estime Philippe Therias, co-fondateur du Vence Collectif pour une urbanisation raisonnée.
"On ne peut que souscrire à ce qu’ils réclament" assure le maire de Vence, Régis Lebigre, contacté par Nice-Matin. Avant de tacler : "toutes ces personnes qui se plaignent ne sont pas venues en séance de concertation ou en réunion publique."