Marcel Carton, qui fut otage au Liban pendant plus de trois ans, est décédé jeudi à l'âge de 90 ans à Nice, où il vivait depuis sa libération
en 1988.
Cet ancien chef du protocole de l'ambassade de France à Beyrouth avait été enlevé
le 22 mars 1985 par le Hezbollah, alors qu'il se rendait à son travail en compagnie
du diplomate Marcel Fontaine (mort d'un cancer en janvier 1997). Les deux hommes
étaient rejoints à la fin du mois de mai suivant par le journaliste Jean-Paul Kauffmann
et le chercheur Michel Seurat, qui meurt quelques mois plus tard.
Les traits creusés, Marcel Carton était apparu très éprouvé
dans une vidéo diffusée au cours de sa détention. "Je survis comme un rat malade,
exténué, qui a perdu son instinct vital", y déclarait cet homme à la santé fragile.
"C'est la fin d'un cauchemar", confiera-t-il à sa libération le 4 mai 1988, après
trois ans, un mois et 13 jours de captivité.
Très attaché au Liban, où il avait fait ses études et passé la majeure partie
de sa carrière, au consulat général de France puis à l'ambassade, Marcel Carton,
père de quatre enfants, était marié à une Libanaise, Denise.
Diplomate extrêmement avisé, c'était un homme très optimiste qui regardait toujours
vers l'avenir malgré la grande épreuve qu'il avait vécue. Plusieurs fois, il a cru que sa mort était venue
a raconté à l'AFP Christian Estrosi.
"Il vouait une reconnaissance profonde à Charles Pasqua", à l'époque des faits
ministre de l'Intérieur de Jacques Chirac, considérant que "son action avait été
déterminante pour obtenir" la libération des otages, a ajouté le maire niçois.
Ses obsèques auront lieu lundi.