Les assesseurs pro-Copé et pro-Fillon ont décelé lundi une anomalie arithmétique concrète portant sur 128 bulletins dans le bureau de vote de la plus importante circonscription de la ville de Nice.
Dans la 1ère circonscription de Nice -bastion du député "pro Fillon" Eric Ciotti, qui compte 2.300 inscrits- les militants ont voté dimanche sans surprise en masse (75,9%) pour François Fillon. Mais selon le procès-verbal validé à 03H15 lundi matin par des assesseurs des deux camps, avant son envoi à Paris, l'écart enregistré entre le nombre d'enveloppes de vote et les signatures sur les cahiers d'émargement est de 128.
"C'est pas normal, quand on met une enveloppe on signe après"
Pour Bertrand Casiglia, un porte-parole local "filloniste", l'explication est simple: certains des 1.117 votants sont partis sans signer après avoir déposé leur bulletin dans l'urne. L'assesseur "copéiste" Didier Carrétero, présent toute la soirée à ce dépouillement, se montre moins conciliant: "128 signatures de décalage, c'est pas normal, quand on met une enveloppe on signe après". Cette anomalie va notamment être examinée lundi par la Cocoe, commission interne chargée de contrôler et valider les résultats de l'élection à la présidence de l'UMP.Jean-François Copé a pris les devants, en demandant lundi que ne soient pas comptabilisés les bureaux de vote où une fraude a été constatée.
Selon Bertrand Casiglia, "il n'y a pas pu y avoir de bourrage d'urnes comme l'a dit Jean-François Copé, tant le scrutin était contrôlé". Il met en revanche en exergue une organisation défaillante, avec de longues files d'attente qui ont pu décourager de nombreux militants à voter à Nice.
Le "copéiste" Didier Carrétero s'interroge quant à lui sur d'autres "anomalies" constatées dans les Alpes-Maritimes, comme le bureau de vote de la 3ème circonscription de Nice qui a fermé à 18H00 pendant trois quarts d'heure avant de rouvrir ses portes, ou encore des signatures de procuration qui n'étaient pas conformes. A Cannes, un bureau a été divisé en trois, par lettres alphabétiques, empêchant un bon contrôle des votes par procuration, ajoute-t-il.