À quelques jours des élections européennes, Renaissance, Les Républicains et Reconquête mettent tous trois le cap sur la Côte d'Azur pour tenter d'arracher des voix cruciales de l'électorat de droite pour le scrutin de dimanche 9 juin, mais aussi pour leur propre avenir.
Ils ne viennent pas pour le soleil, mais pour chercher des voix. Ces mercredi et jeudi, trois des 38 listes candidates aux élections européennes, qui auront lieu en France ce 9 juin, organisent leurs derniers meetings de campagne sur la Côte d'Azur. Il s'agit de Renaissance, Les Républicains et Reconquête.
"C'est symbolique ! La Côte d'Azur est devenue le champ de bataille pour l'électorat de droite", reconnaît un cadre Les Républicains (LR) avant le meeting de ce mercredi 5 juin, au Cannet, de la tête de liste François-Xavier Bellamy et du patron du parti Eric Ciotti, dans leur bastion des Alpes-Maritimes.
L'occasion pour la droite, qui a privilégié une campagne de proximité et renoncé à multiplier les meetings, de montrer ses muscles devant les 3.000 à 4.000 personnes attendues à 18h30 à la salle la Palestre. Il faudra transmettre "un message de force et d'unité", indique à l'AFP l'entourage d'Eric Ciotti.
Une opportunité - surtout pour une liste qui stagne dans les sondages autour de 7%, juste au-dessus de la barre fatidique des 5%, synonyme de représentation au Parlement européen - de montrer les dents face à ses adversaires de Reconquête et de la majorité.
Un électorat qui a déjà fait des infidélités aux Républicains lors de la présidentielle de 2022 où leur candidate Valérie Pécresse n'a obtenu, au premier tour dans les Alpes-Maritimes, que 5,59% des suffrages - légèrement supérieur à sa moyenne nationale - loin derrière Eric Zemmour (14%), Emmanuel Macron (25%) et Marine Le Pen (26,65%).
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Reconquête à Nice
Le parti LR a d'ailleurs diffusé jeudi dernier un tweet sur l'Algérie contesté en interne - mais vu 7 millions de fois - manifestement destiné à reconquérir l'électorat d'Eric Zemmour. "Rien ne vaut une bonne polémique !", se félicite un proche d'Eric Ciotti.
Pas étonnant, dès lors, que Reconquête, englué autour de 5 à 6% dans les sondages, contre-attaque et débarque en force avec son président Eric Zemmour et sa tête de liste Marion Maréchal pour un meeting sur le port de Nice, à quelques pas de la permanence d'Eric Ciotti et dans la ville de Christian Estrosi, vice-président d'Horizons.
L'avenir de Reconquête pourrait aussi se jouer lors des européennes après une brouille au cœur de l'hiver entre la tête de liste Marion Maréchal et le patron Eric Zemmour, la première souhaitant épargner le Rassemblement national (RN), le second voulant en faire son adversaire principal.
Rivalité Ciotti-Estrosi
Quant à la majorité, elle se retrouve jeudi autour de sa candidate Valérie Hayer au cœur de Nice pour un dernier meeting de campagne en présence d'Edouard Philippe, président d'Horizons, et du maire de la ville Christian Estrosi, grand rival local d'Eric Ciotti.
Une manière pour l'ancien Premier ministre de rogner lui aussi sur l'électorat de LR et de se projeter d'ores et déjà dans la bataille qui se livrera à droite après les élections européennes avec la présidentielle de 2027 en ligne de mire.
Des intentions qui n'échappent pas au parti d'Eric Ciotti, qui rappelle que le maire de Nice Christian Estrosi a récemment et de manière très virulente pris ses distances avec l'exécutif, dénonçant son "immobilisme" sur les questions de sécurité.
Avec AFP