Six jours après les révélations du Canard enchaîné sur le présumé cumul d’emplois de l’ex-compagne du député azuréen Eric Ciotti (LR), le parquet national financier (PNF) a ouvert une enquête mardi 22 novembre pour détournement de fonds publics, abus de confiance et recel de ces infractions.
Nouvel épisode, judiciaire cette fois, dans l’affaire Magne-Ciotti. Le parquet national financier (PNF) vient d’ouvrir une enquête préliminaire ce mardi 22 novembre pour détournement de fonds publics, abus de confiance et recel d’infractions.
Une décision survenue à la suite d’articles publiés par le Canard enchaîné six jours auparavant puis par Libération la veille, qui écrivent que l'ex-épouse du député des Alpes-Maritimes aurait cumulé plusieurs emplois à l'Assemblée, à Nice et au Département. Selon l’Agence France-Presse (AFP), cette enquête "a pour but de vérifier le bien-fondé des éléments parus dans la presse".
Ce n'est qu'en fin d'après-midi que le Républicain a réagi dans un communiqué : "Je tiens à souligner que ces emplois ont toujours été pleinement exercés, qu’ils étaient connus de tous et en totale cohérence avec sa formation universitaire. Je ne doute donc pas que cette enquête permettra de confirmer tous ces éléments."
Une défense mise à mal
En effet, le Canard enchaîné affirmait la semaine dernière que Caroline Magne cumulait à une époque jusqu’à trois emplois différents. Un empilement des postes qui aurait commencé dès 2007, date à laquelle elle devient l’assistante parlementaire de son ex-mari Eric Ciotti, alors même qu’elle travaille en tant qu’attachée de presse pour l’actuel maire de Nice, Christian Estrosi, président à l’époque du Conseil général des Alpes-Maritimes.
L’année suivante, Caroline Magne devient simultanément employée du Conseil départemental des Alpes-Maritimes. Un cumul d’emplois qui aurait duré plusieurs années, de nouveaux postes complétant cette longue liste salariée au fil du temps, à la mairie de La Colle-sur-Loup (Alpes-Maritimes) notamment.
Dans un article paru lundi 21 novembre, Libération assure que l’ex-femme du député LR percevait 20.000 euros par an pour son poste d’assistante parlementaire, pour 5,5 heures par semaine. Ce qui représente une rémunération de 70 euros brut de l’heure, soit huit fois le Smic horaire de l’époque.
De plus, le journal relate ce mardi 22 novembre que Caroline Magne a transmis à plusieurs médias une fausse attestation destinée à prouver la légalité de son cumul d’emplois. Cette dernière, signée par Jean-Philippe Chauvin, ex-adjoint aux finances de La Colle-sur-Loup, ne témoignerait selon nos confrères "nullement qu’une autorisation de cumul a été accordée" ni que le poste occupé était celui de "collaborateur de cabinet" comme l’attestait l’ex-compagne d’Eric Ciotti.
Une nouvelle plainte à venir ?
De son côté, Anticor 06, association de lutte contre la corruption, envisage la possibilité de réaliser une plainte d’ici mi-décembre : "Cela demandera un travail important d'analyse d'autant que nous avons collecté de nouveaux éléments ces derniers jours", témoigne son référent qui salue par ailleurs la réactivité du PNF.
De nouveaux rebondissements qui risqueraient de porter préjudice au député azuréen dans la course à l’élection du nouveau président du parti Les Républicains, dont le premier tour est prévu les 3 et 4 décembre prochain.