Neuf mises en examen ont eu lieu ce jeudi dans une affaire de dépôt sauvage de terres polluées issues de chantiers comme le tramway de Nice ou le tunnel de Monaco. La Métropole Nice Côte d'Azur a annoncé son intention de se constituer partie civile.
Selon le journal Le Parisien, qui a révélé l'affaire, neuf hommes âgés de 38 à 71 ans, chefs d'entreprise, sous-traitants ou receleurs ont été mis en examen jeudi 15 mars à Nice.
Tous auraient participé à un trafic de déchets de chantiers comme celui du tramway de Nice ou du tunnel de Monaco. Ils ont été ont été interpellés à Monaco, dans le Var et près de la capitale azuréenne.
Les enquêteurs de la section de recherches de Marseille, du groupement de gendarmerie des Alpes-Maritimes et les spécialistes de l’OCLAESP (Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et la santé publique) ont permis de mettre la main sur des trafiquants.
Un système bien rodé
Les déchets industriels de chantiers comme ceux du tramway de Nice ou du tunnel de Monaco doivent être retraités selon des normes strictes et des procédés coûteux.
A Monaco, le chantier du tunnel est l'un des plus importants de la région comme le montre ce reportage.
Deux sociétés monégasque et varoises contournaient le problème comme l'explique une source proche de l'enquête à nos confrères du Parisien : "Ces deux sociétés récupéraient les déchets d'une cimenterie qui produit de la laitance de béton et payait pour s'en débarrasser".
"Ces deux sociétés récupéraient les déchets d'une cimenterie qui produit de la laitance de béton et payait pour s'en débarrasser", explique une source proche de l'enquête.
Tous les déchets étaient mélangés et déversés de manière sauvage dans des communes de l'arrière-pays niçois. Certaines fois, ils auraient même été vendus à des particuliers pour remblayer des terrains.
Toujours selon Le Parisien, les suspects ont minimisé les faits durant leurs auditions ou ont assuré qu’ils n’étaient pas au courant des précautions à prendre avec ce type de déchets.
Pollution importante
Or, les entreprises, liées entre elles par une coopération ou des relations de sous-traitance, ont en fait entreposé les déblais "sur des terrains qui ne sont absolument pas des décharges, et pour beaucoup, des terrains privés situés ici et là dans la nature", précise le procureur de la République de Nice, Jean-Michel Prêtre."On est vraiment dans la situation d'une pollution possible très importante, surtout par des temps aussi pluvieux que ces jours-ci", dit-il.
L'enquête, désormais aux mains de plusieurs juges d'instruction, avait démarré il y plusieurs années, pour des soupçons très différents, infractions au code du travail et fraudes aux cotisations sociales.
Au moins trois hommes ont été écroués à la prison de Nice et une quinzaine de camions ont été placés sous scellés judiciaires", a ajouté le procureur. Le maire de la ville, Christian Estrosi, a écrit au Procureur Jean-Michel Prêtre. Il annonce qu'au regard de l'évolution du dossier, la Métropole Nice Côte d'Azur pourrait se constituer partie civile.