ENTRETIEN. "C'est un rêve d'enfant qui se réalise" : Lionel Bringuier prend la direction de l'orchestre philharmonique de Nice

Quelques heures avant son premier concert en tant que chef principal de l'orchestre philhamornique de Nice, le jeune prodige niçois nous a accordé une interview, dans laquelle il dit son "bonheur absolu" d'exercer son art dans sa ville de coeur.

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Il a manié ses premières baguettes professionnelles à l'âge de 14 ans. Un phénomène dans le monde très fermé et élitiste des chefs d'orchestre. Après avoir parcouru le monde, de l'Asie à l'Amérique, Lionel Bringuier vient d'être nommé chef principal de l'orchestre philharmonique de Nice et dirigera son premier concert ce samedi soir, à domicile. Une consécration, pour ce jeune Niçois qui assistait aux concerts de l'orchestre dans les bras de sa mère, mais aussi le commencement d'une nouvelle aventure musicale.

France 3 Côte d'Azur : quelle a été votre réaction à l'annonce de votre nomination ?

Lionel Bringuier : ma première réaction c’est un bonheur absolu, un rêve d’enfant qui se réalise. J'ai eu des postes un peu partout à travers le monde, j’ai dirigé des orchestres au Japon, en Australie, en Allemagne (Berlin et Vienne), aux Etats-Unis, mais j’avais toujours dans l’idée de revenir un jour à Nice.

Vous dirigiez déjà des concerts à l'Opéra de Nice...

Oui, ça a pu se faire il y a quelques années quand on m’a proposé le poste de directeur associé en 2019. Je revenais quelques semaines par an, retrouver ma grande famille de l’opéra et de l'orchestre philharmonique : j'ai pu retravailler avec Bertrand Rossi, directeur général de l’opéra et Vincent Monteil, délégué général de l'orchestre philharmonique. J’ai invité des solistes prestigieux, comme Alexandre Tharaud ce samedi soir, pianiste mondialement connu. Prochainement Renaud Capuçon, un ami très proche, viendra également.

Faire venir de grands musiciens à Nice, ce sera l'un de vos défis ?

Ces solistes sont acclamés dans le monde entier, et ils voient que l'orchestre philharmonique de Nice est exceptionnel et que l'accueil du public est merveilleux L'opéra affiche toujours complet. Ils veulent tous revenir ! Renaud Capuçon sera là pour la troisième fois. Khatia Buniatishvili était à Nice il y a un mois, elle veut absolument revenir.

Cet orchestre vous a vu grandir...

Oui, je le connais depuis toujours ; un des membres était mon professeur, au poste de violoncelle de l’opéra. J'ai appris à connaître tous les musiciens. On se côtoie depuis plus de trente ans.

Mes parents me rappellent même qu'ils m'emmenaient quand j'étais tout bébé. Je venais écouter. Moi j'ai des souvenirs un peu plus tard, après une leçon de violoncelle, je restais écouter des heures, ça  pouvait être un opéra de Wagner, ça durait six heures, et je ne m'en lassais jamais.

L'odeur d'une maison d'opéra, ce sont des souvenirs ancrés en moi, qui ne m'ont jamais quitté, même quand je voyageais.

Quelle tonalité personnelle souhaitez-vous donner à votre direction d'orchestre ?

Je serai un chef d'orchestre qui admire ses musiciens. On joue ensemble régulièrement depuis déjà 4 ans : il s’est créé une entente commune, parfois je n'ai plus besoin de battre la mesure, on se comprend avec un regard, un sourire, c’est le langage de la musique, on avance rapidement en répétition, de façon très collégiale.

Ce que j'attends d'eux c'est qu'on joue au plus haut niveau. Jouer avec la plus grande précision possible, la plus belle musicalité.

Ce samedi soir nous jouerons un répertoire très exigeant, Ravel et Stravinsky, et je suis déjà très impressionné par l'engagement des musiciens.

Ce nouveau poste, c'est aussi une manière de conjuguer vie professionnelle et vie privée ?

Vous voyez, tout à l'heure, avec mes deux enfants de 3 ans et 8 mois, on va aller au concert ensemble. Je vis depuis plusieurs années à Nice mais j'ai beaucoup voyagé. Là je vais être beaucoup plus présent à la maison. Et puis la famille, les parents, les frères, les neveux et nièces, ce samedi tout le monde sera là. La famille, et ma grande famille de l'opéra.

Quel regard vous portez sur votre carrière, qui a débuté à 14 ans...

Un chef d'orchestre m'avait dit : "jusqu'à 60 ans on est considéré comme un jeune chef" [rires]. J'ai dirigé l'orchestre philharmonique de Los Angeles pendant six ans, j'ai travaillé en Espagne, à Zurich... Mais pour moi le plus important, c'est ce qui se passe aujourd'hui, à 37 ans. Comme à chaque fois que j'ai relevé un nouveau défi, j'y ai vu un aboutissement et un début. C'est maintenant que tout est à faire. Je ressens évidemment de la joie, un sentiment d'aboutissement, mais ça n'est qu'un début, il y a encore tellement de choses à vivre.

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