Alors que 11 membres d'une même famille ont quitté Nice pour partir vraisemblablement vers la Syrie, une polémique se dessine, attisée par le maire de Nice, qui dénonce un dysfonctionnement des services de l'Etat. Le Préfet riposte et dément les mises en causes.
A la suite de la disparition de 11 membres d'une même famille, dont plusieurs enfants, la semaine dernière, le maire de Nice, a annoncé mercredi sa décision de renforcer la cellule municipale d'écoute et de soutien. Au cours de ce même point presse, Christian Estrosi s'est interrogé le sérieux des suites données aux signalements des proches, mettant indirectement en cause les services de l'Etat.
Premiers signalements enregistrés le 27 septembre
La Préfecture riposte et met les choses au point. Dans des communiqués de mercredi et jeudi, elle confirme que les premiers signalements concernant cette famille ont été enregistrés le 27 septembre, le lendemain du départ présumé de la famille, retracé par la location d'un véhicule qui n'a pas été rendu.Par ailleurs, à part un homme déjà signalé pour une radicalisation ancienne, aucun membre de cette famille n'était connu des services de l'Etat.
Il est (...) faux de prétendre que les services de l’Etat auraient été alertés d’un possible départ. Il est tout aussi inexact de soutenir que les services de police et de gendarmerie, dès lors qu’ils ont été prévenus, ne se seraient pas pleinement mobilisés"
explique la préfecture dans un communiqué jeudi, répétant que "dès lors qu’ils ont été informés, le 27 septembre, après le départ de la famille, tout ce qui pouvait être mis en œuvre l’a été, dans le cadre d’une procédure de disparition inquiétante. L’identité des individus a été parallèlement communiquée aux autorités turques".
La Préfecture rappelle que les services de l'Etat n’auraient pas pu empêcher les départs de personnes majeures, sauf dans le cas d’une mesure de contrôle judiciaire prescrivant l’interdiction de quitter le territoire national. Or, aucun des majeurs en cause dans cette affaire ne faisait l’objet de la moindre procédure judiciaire. C’est précisément l’une des dispositions de la loi actuellement débattue au Parlement que de permettre l’interdiction administrative de sortie du territoire des majeurs.
Comment signaler une radicalisation ou un départ inquiétant?
Une plate-forme nationale joignable au 0800 005 696 (appel gratuit) recueille les signalements des familles s'inquiétant d'une disparition ou d'une radicalisation de proches attirés par le jihad.
Par ailleurs, concernant les mineurs, les signalements peuvent être faits aux services de police et de gendarmerie ou à un magistrat, afin que des mesures de protection de l'enfance soient immédiatement prises, notamment l'interdiction de sortie du territoire.