Depuis le 17 juin dernier, 12 éboueurs ont cessé le ramassage des ordures dans les 13 communes de la communauté de communes du Pays des Paillons. Ils réclament une prime de 1000 euros auprès des collectivités locales pour avoir poursuivi le travail pendant le confinement.
David** (le prénom a été modifié) est l'un des 14 éboueurs qui sillonnent quotidiennement les routes des 13 communes du Pays des Paillons, dans les Alpes-Maritimes, pour le ramassage des ordures ménagères.
Il fait aussi partie des 12 agents, selon les chiffres avancés par la CGT, qui ont cessé le travail depuis le 17 juin. Comme ses collègues, il réclame le droit à bénéficier de la prime Covid-19, promise par le gouvernement, pour avoir poursuivi le travail pendant le confinement.
Le 28 mars dernier, nous avons rencontré le vice-Président de la communauté de communes pour organiser la collecte des déchets pendant le confinement. Malgré les conditions sanitaires, nous avons fait notre travail.
Dialogue difficile entre les éboueurs et les élus
Cette prime, dans le cas de la fonction publique territoriale, doit être versée par les élus locaux.
Quelques jours après le déconfinement, le 18 mai, les représentants syndicaux adressent donc un courrier aux élus de la communauté de communes du Pays des Paillons (CCPP) : ils demandent alors le versement de la somme de 1000 euros nets (qui peut varier en fonction du nombre de jours travaillés pendant le confinement) au plus vite.
"Nous n'avons pas reçu de réponse pendant plusieurs semaines, affirme David. Et puis le 17 juin, on nous a dit qu'il y avait des désaccords à ce sujet entre les maires des 13 communes. C'est pour ça que nous nous sommes mis en grève."
De son côté, le Conseil communautaire doit se réunir le 25 juin pour trancher sur les conditions d'attribution de la prime individuelle. Dans un communiqué, publié sur le site de la CCPP, les élus regrettent cette grève qui, selon eux, a été "décidée par un certain nombre d’agents de ce service, au prétexte que la décision d’attribuer la prime COVID n’aurait pas été prise assez vite (...)."
Des conséquences sur la propreté des communes
Mais surtout, la communauté de communes s'inquiète de la propreté dans les villages concernés.
Les élus communautaires tiennent à marquer leur réprobation devant cette décision totalement injustifiée qui prend en otage les habitants des Paillons et contrevient à l’obligation de salubrité publique qui incombe au service public.
Des inquiétudes que David comprend : il a conscience de ce que l'arrêt de son travail implique. "Nous sommes désolés pour les gens bien sûr, on ne fait pas ça pour les embêter. Et d'ailleurs, certains peuvent l'entendre : sur les réseaux sociaux, on a reçu des commentaires négatifs mais d'autres habitants nous soutiennent à 100%."
L'éboueur le garantit : dès qu'il aura la certitude qu'il pourra toucher la prime avant la fin du mois de juillet, il reprendra le travail avec ses collègues. Dans le cas contraire, il pourrait bien poursuivre la grève.