Confinement : le coup de colère du maire de Lauris contre les dépôts sauvages

Depuis la fermeture des déchetteries à cause de la crise du Covid, les particuliers n'hésitent pas à se débarrasser de leurs déchets encombrants n'importe où. A Lauris, petite commune du Vaucluse, le maire est excédé par l'incivisme de ses administrés.

Dans le Luberon, la commune de Lauris est réputée pour son chateau et sa douceur de vivre. Mais depuis le confinement, le tableau pittoresque est quelque peu souillé par les déchets, au grand dam de son maire.

André Rousset ne sait plus quoi faire. Sur le parking du cimetière, les déchets de toute sorte s'amoncellent autour des containers de collecte de papier et de plastique. Avec les élus locaux, ils ont décidé de monter la garde eux-même pour prendre sur le fait ceux qui viennent à la nuit tombée déposer leurs ordures en toute impunité.

"Comme la déchetterie est fermée, ils jettent tout là, même de l'électroménager", s'exaspère le maire de la petite commune de 4000 habitants, "on est envahis".

"Je vais dormir sur place, et je vais leur dire de garder leurs déchets chez eux et de les porter à la déchetterie quand ça va rouvrir." annonce-t-il.  
 

"Ca coute cher à la population"


Avec les élus, ils se relaient en permanence, afin d'assurer une présence pour dissuader les contrevenants de salir le village.

Le fléau n'est pas sans coût : "On a trouvé des frigos, des cuisinières, des grille-pains... On a trouvé de tout. Ca nous coute cher et ça coute cher à la population. Un camion vient tous les matins pour nettoyer, quatre heures par jour. Ca fait un mi-temps."

Au frais de la mairie, les lieux ont depuis été nettoyés, grace au passage quotidien d'un camion de nettoyage.
 


"Même les camions qui doivent venir vider les containers ne peuvent plus passer tellement il y a de déchets tout autour. On est obligés d'envoyer quatre camions par jour avec quatre personnes pour tout enlever, tellement il y a en a... Il faut quand même avoir un peu de respect pour soi, les autres et l'environnement", s'indigne le maire, qui espère convaincre les contrevenants de faire un effort.
 
Les habitants n'ont d'autre choix que de garder leurs indésirables chez eux, le confinement ne les autorisant pas à se déplacer pour trouver ailleurs une décharge autorisée.

Ce jour-là, un habitant essaye de se débarasser d'un bidon metallique. "On peut le bruler ou pas ? J'ai vu que de temps à autre il y a des petits feux à droite, à gauche", demande-t-il naïvement. Avant une réponse sèche du maire : "C'est interdit".
 

Une infraction passible de 1 500 euros d'amende


Un autre résident passe dans le coin. Intérrogé par les journalistes de France 3, il assure ne pas commettre d'incivilité. "Oui, je vais être obligé de garder mes déchets chez moi. J'ai un petit amas de déchets à mettre à la déchetterie, mais je suis obligé de faire un stock à la maison, tout simplement".

Jusqu'à présent, le maire de Lauris a préféré le dialogue à la répression. Pourtant, il songe à sévir, et à infliger des amendes, à hauteur de 1 500 euros.

L'incivisme dans ce village n'est pas un cas unique dans le département. Fin mars le préfet de Vaucluse avait déjà lancé un appel au civisme "pour le maintien de la salubrité publique et le respect des agents chargés de la collecte". Son message n'a visiblement pas été entendu de tous.

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