L'Association franco-ukrainienne de la Côte d'Azur a manifesté ce vendredi 25 février devant le consulat de Russie à Villefranche-sur-Mer. Depuis une semaine, les rassemblements se multiplient et l'aide à distance commence à s'organiser.
Depuis dimanche 20 février, des rassemblements se tiennent notamment à Cannes, sur la Promenade des Anglais à Nice et ce 25 février devant le consulat à Villefranche-sur-Mer.
Drapeaux, hymne, silence... Les Ukrainiens de la Côte d'Azur rejoints par des soutiens locaux y expriment leur émoi et leurs craintes. C'est l'Association franco-ukrainienne locale qui invite ainsi à descendre dans la rue.
Depuis ce jeudi, des manifestations se déroulent en effet un peu partout dans le monde.
Parmi les manifestants : Irina Bourdelles, la présidente de l'Association franco-ukrainienne de la Côte d'Azur.
Nous avons posé à cette femme de 42 ans, installée dans la capitale azuréenne depuis 2019, quelques questions sur le conflit entre son pays natal et la Russie.
Avez-vous été surprise par cette offensive russe ? Irina Bourdelles : "Moi non, je n'ai pas été surprise et beaucoup d'Ukrainiens ne l'ont pas été non plus. Beaucoup d'entre nous le disaient depuis 8 ans. Il fallait se préparer à cela, on n'était pas surpris.
Les Européens ne l'ont pas vu venir, car vous ne connaissez pas assez bien ce pays par le passé. Nous avons nous cette expérience et d'ailleurs, c'était déjà un peu pareil en Pologne ou en Lituanie. Eux connaissent déjà l'ennemi et avaient alerté. L'Europe n'a pas vu les signes et n'a pas vu à quel point c'était grave et à quel point il ne va pas s'arrêter.
On regrette qu'il ait fallu 8 ans, mais mieux vaut tard que jamais. Aujourd'hui, le réveil est très difficile pour tout le monde. Mais, enfin, on voit le vrai visage de ce régime de Poutine."
Les Ukrainiens de la Côte d'Azur arrivent-ils à joindre leurs proches sur place ?
Irina Bourdelles : "Personnellement ma famille est à Kiev, donc j'y arrive encore. Il y a du réseau. D'autres membres de l'association dont les familles habitent vers Louhansk ou Dnipro n'ont aucun moyen de les joindre".
- Les villes citées par rapport à Nice :
Irina : "Ceux que j'arrive à joindre ne paniquent pas, il n'y a pas de panique vous savez. Car encore une fois, les Ukrainiens étaient préparés. Tout le monde à sa valise d'urgence, chacun sait où est le refuge le plus près pour aller se protéger en cas d'alerte. Certaines personnes essaient de fuir Kiev. L'état ukrainien essaie d'organiser l'évacuation des villes de Tchernihiv, dans le Nord à la frontière avec la Russie.
Tout comme dans la région de Louhansk. On attend que cette première vague se calme".
Quelle aide pouvez-vous apporter à vos proches sur place ?
"On essaie de s'organiser pour voir comment on peut faire pour accueillir les familles ici en France. Il y a un mouvement qui est en train de se créer" conclue Irina.
L'association vient de trouver un lieu de restauration, d'accueil, d'échanges, de dialogue pour la diaspora ukrainienne azuréenne.
La ville de Cannes lance un première collecte :
La communauté mobilisée
Selon certaines estimations concernant la Côte d'Azur, la communauté russe y serait forte d'environ 15.000 personnes.
La communauté ukrainienne est en revanche difficile à chiffrer.
Je pense que les personnes qui parlent russe sont près de 100 000 dans le Sud-Est de la France. Russes, Ukrainiens, Biélorusses, des personnes originaires de l'ex-URSS.
selon Sergey Galaktionov, chef de l'agence consulaire de Russie à Villefranche-sur-Mer
Un rassemblement de soutien aux Ukrainiens devant le consulat de Russie à Villefranche-sur-Mer s'est déroulé ce vendredi.
Une soixantaine de personnes, certaines en larmes, ont réclamé au consul Sergey Galaktionov de venir les voir. Ils réclament l’expulsion des diplomates de Poutine et le blocage de leurs comptes ainsi que la venue de l’OTAN dans leur pays.
Une nouvelle manifestation est prévue ce dimanche sur la Promenade des Anglais à 11 heures.