Les salariés du groupe Nice-Matin ont participé à une assemblée générale, vendredi 20 septembre, pour tenter de connaître l'avenir des titres. Le groupe Hersant, principal actionnaire, promet des investisseurs, mais la réorganisation de l'entreprise aura des "impacts sociaux" a prévenu la direction.
"Trois investisseurs potentiels" intéressés par Nice-Matin ont exigé, avant d'injecter "5 à 10 millions d'euros" dans l'entreprise déficitaire, une réorganisation de l'entreprise qui aura des "impacts sociaux", a prévenu vendredi 20 septembre la direction du groupe de presse dans un communiqué.
"Après que deux investisseurs potentiels se sont retirés cet été, une banque d'affaires spécialisée dans les médias a été mandatée pour accélérer le processus de recherche de financement", explique le directeur général délégué de Nice-Matin Frédéric Touraille, après une rencontre jeudi 19 septembre à Nice entre représentants des salariés, direction et l'actionnaire majoritaire, Philippe Hersant.
"Aujourd'hui, trois investisseurs potentiels ont montré des "marques d'intérêt" pour notre entreprise" et "partagent également la nécessité d'investir entre 5 et 10 millions d'euros pour (la) développer", précise le responsable.
Réunion dans 2 semaines avec les syndicats
En revanche, selon ces investisseurs, une "réorganisation" de l'entreprise est "nécessaire" et "ils ont souhaité que le volet social accompagnant cette réorganisation soit mené avant leur arrivée", écrit-il. Le PDG de Nice-Matin Dominique Bernard a donc appelé à une réunion "dans 15 jours" avec les partenaires sociaux "pour travailler sur le projet de réorganisation" et en "négocier les impacts sociaux", poursuit M. Touraille.Selon des sources syndicales, les trois investisseurs potentiels seraient deux fonds d'investissement et une entreprise spécialisée dans le numérique. Philippe Hersant "ne nous a pas donné de chiffres concrets", mais Rossel, l'ancien actionnaire majoritaire avait déjà évoqué un plan de réorganisation prévoyant "200 départs" et "il n'est pas exclu que demain, le groupe Hersant reprenne à son compte ce projet", s'est alarmé Gérard Pitocchi, délégué CGT, à l'issue d'une assemblée générale de tous les personnels tenue au siège à huis clos. "Il faut en discuter, mais nous ne sommes pas prêts à accepter 200 départs", a prévenu le syndicaliste.
Plus d'un millier de salariés
En juillet, Philippe Hersant, président de GHM, avait indiqué qu'il deviendrait actionnaire majoritaire de Nice-Matin, à 75%, tandis que La Provence, détenue par Bernard Tapie, en conserverait 25%. Il avait aussi averti que le groupe était structurellement déficitaire et avait besoin d'un "projet de développement et de restructuration", évalué à "plusieurs millions d'euros".Le groupe Nice-Matin, qui regroupe notamment les titres Nice-Matin, Var-Matin, Corse-Matin et Monaco-Matin, compte plus d'un millier de salariés. Selon les syndicats, le groupe Nice-Matin devrait finir l'exercice 2013 avec un déficit de plus de 6 millions d'euros.