INTERVIEW. "J’essaye d’offrir de la beauté et de ne pas cacher que c’est inventé" : Michel Ocelot, papa du personnage Kirikou se confie

Le créateur du célèbre personnage de fiction Kirikou, Michel Ocelot, s'est rendu ce vendredi 2 février dans sa ville de naissance Villefranche-sur-mer. Au programme, projections, séance-débat et rencontres autour de ses nombreux films d'animation avec des écoliers et un public plus large.

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Ce vendredi 2 février, Michel Ocelot, réalisateur français de films d'animation, connu pour la création de son personnage Kirikou, s'est rendu dans sa ville de naissance à Villefranche-sur-Mer dans les Alpes-Maritimes.

Lors d'une rencontre avec un jeune public scolaire, il a parlé du personnage de Kirikou. En parallèle de sa venue, et ce jusqu'au 16 février, la Mairie accueille l’exposition Azur et Asmar les secrets de fabrication, dans la salle foyer de l’auditorium de La Citadelle.

Le cinéaste conteur se confie à France 3 Côte d'Azur sur son travail.

Quand on confronte son film à une jeune génération, c'est toujours intéressant de savoir comment ils ont perçu vos œuvres ?

Michel Ocelot : "Un peu pour moi et beaucoup pour les autres. Les deux sont importants. Je travaille pour les autres et j’ai besoin de parler avec eux. Je suis intéressé et par les enfants et par les adultes. Les enfants sont plus émouvants parce que tout est encore possible, ils ressentent les choses plus fortement que les adultes, qui sont un peu amortis et qui peuvent penser à autre chose. L’enfant qui pose la question ne pense qu’à sa question, surtout quand elle n’est pas écrite."

Est-ce qu’il y a parfois des questions qui vous surprennent dans le bon sens du terme ou qui vous déséquilibrent ?

Michel Ocelot : "Maintenant, j’ai du mal à être surpris parce qu’on me pose des questions sur Kirikou depuis 25 ans, donc non, je n’ai plus de surprises."

Est-ce que ça vous fait plaisir que vos œuvres avec le support du dessin animé continuent à capter de nouvelles générations ?

Michel Ocelot : "Oui, mais j’ai utilisé toutes sortes de techniques et aujourd’hui mes films sont numériques. Pour Azur et Asmar, les décors sont peints à plat, mais dans un ordinateur et les personnages, c’est de la 3D. Ce sont des pantins qui peuvent tourner dans tous les sens et qui sont en volume. Alors, je leur donne l’aspect que je veux, ça ne ressemble pas aux pantins américains parce que c’est moi qui commande, ce n’est pas l’ordinateur. Et je continue à faire des images assez inventées pour qu’on décolle un peu de son siège, pour que ça ne soit pas l’ordinaire qui ne fait pas rêver. J’essaye d’offrir de la beauté et de ne pas cacher que c’est inventé. Je n’essaye pas de faire comme si c’était la vie réelle, ce n’est pas le cas. C’est une manière de leur dire : on va jouer ensemble et vous allez y croire."

Il y a un message d’universalisme qui transparaît de vos œuvres. Le fait qu’elles aient parcouru le monde entier vous émeut-il ?

"Quand je fais un film, c’est que j’ai des choses à dire. Et le plus gros des choses que j’ai à dire, c’est : Soyons décontractés, ce n'est pas grave et aimons-nous les uns et les autres au lieu de nous massacrer. C’est un peu toujours ça avec des détours différents."

Une exposition 

Jusqu'au 16 février, Villefranche-sur-Mer accueille l’exposition Azur et Asmar les secrets de fabrication, dans la salle foyer de l’auditorium de La Citadelle. Entrée libre de 9h à 16h du lundi au vendredi

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