Débuté ce lundi 4 janvier, le procès aux assises des agresseurs de Jacqueline Veyrac vit ce vendredi un temps fort. En effet, la riche hôtelière azuréenne, enlevée en plein jour le 24 octobre 2016 est présente à l'audience. C'est la première fois depuis le début des débats. Une déposition attendue.
Jacqueline Veyrac, une riche hôtelière azuréenne, enlevée en plein jour le 24 octobre 2016 et retrouvée vivante mais ligotée dans une fourgonnette 48 heures plus tard est arrivée ce vendredi 8 janvier au palais de justice de Nice. Le procès devant la Cour d'Assises de ses agresseurs a débuté lundi 4 janvier.
A ses côtés pour ce 5ème jour d'audience, son fils et son avocat.
Son témoignage est bien entendu crucial et majeur dans cette affaire. Séquestrée deux jours et deux nuits au fond d'un Renault Kangoo, Jacqueline Veyrac a dû son salut à sa force de caractère et à l'aide d'un passant qui a fini par l'aider à sortir du véhicule.
Dès qu'elle s'est présentée à la barre devant la Cour, cette dame de 80 ans, voutée, portant un masque noir mais toujours dynamique, a raconté son calvaire. Elle témoigne assise, décrivant avec un calme impressionnant ses 48 heures de séquestration.
Les ravisseurs, masqués et gantés, lui prennent son sac, son téléphone: "Ils ne parlaient pas très bien..."
- Sur son enlèvement :
Je revenais de la pharmacie, j'avais fait des courses, il était midi, midi et demi, ça a été très rapide. Ils m'ont prise dans le Kangoo. Tout de suite, ils m'ont poussée et jetée, même un peu fort...
Les heures passent, à plusieurs reprises, elle crie, tente d'alerter des promeneurs, se fait rabrouer, se détache, est rattachée, entend le son d'un clocher, le bruit des pommes de pin qui chutent sur le toit de la voiture.
- Sur ses conditions de détention :
Je n’avais que le nez pour respirer, on me refusait de sortir de la camionnette pour me soulager, on se sent comme rien du tout... Je tapais avec mes pieds sur les parois. Ils venaient me dire : tu arrêtes !
- Sur son refus de s'alimenter :
C’était déjà assez dégradant comme ça...
- Sur ce qu'elle a entrepris pour sa libération :
J’ai réussi à enlever la couverture de la vitre avant de la camionnette, je me disais : si quelqu’un sort de la maison d'à côté, je ferai des signes avec les bras attachés...
Lors de l'audience de ce jeudi, les enquêteurs ont détaillé comment la découverte de balises GPS et de lignes téléphoniques dédiées avait permis de confondre les 13 accusés.
Jacqueline Veyrac qui ce matin s'est déclarée "toujours dans les affaires", a été, selon l'accusation, victime de la vengeance et de l'appât du gain d'un ex-restaurateur italien.
Pour les enquêteurs, le "cerveau" de l'affaire, Giuseppe Serena, 67 ans, évincé quelques années avant les faits d'un de ses restaurants par Mme Veyrac, et qui nie les faits; un ex-militaire britannique quinquagénaire, Philip Dutton, soupçonné d'avoir enjolivé ses états de service en évoquant des missions à risques; enfin, Enrico Fontanella, 67 ans, un ami de longue date de Giuseppe Serena dont le cas a été disjoint pour raisons de santé.