L'avenir de Nice-Matin sous la loupe du tribunal de commerce

Les quatre candidats à la reprise du groupe Nice-Matin font leur grand oral ce lundi devant le tribunal de commerce de Nice, qui devrait s'accorder au moins une semaine pour analyser la viabilité financière et le coût social des offres. A l'approche de cette échéance, deux candidats se détachent.

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A l'approche de cette échéance, deux candidats se détachent en se livrant une guerre ouverte: les salariés et le groupe belge Rossel adossé à deux riches investisseurs.

Les salariés :

Ils ont monté une société coopérative d'intérêt collectif (SCIC), ont fortement médiatisé leur candidature depuis août en levant près de 500.000 euros via des dons et une vente aux enchères. Environ 400 salariés ont accepté de verser une partie de leur 13ème mois, permettant de lever 1 million d'euros (sans atteindre les 3 millions espérés).

La SCIC a bouclé un plan de financement comprenant en outre sept millions de crédits ou d'aides, néanmoins en attente de confirmation.
Enfin, les salariés entendent céder de précieux actifs -une participation de 50% dans Corse-Matin et les murs d'agences locales - pour récupérer de "4 millions à 11 millions d'euros". L'homme d'affaires Bernard Tapie a déclaré être intéressé par Corse-Matin et de l'immobilier (contre 8 millions d'euros) mais n'apparaît pas formellement dans le dossier transmis au tribunal.

Nice-Matin est en effet assis sur un appétissant patrimoine immobilier estimé à 25 millions d'euros, puissant levier pour négocier des prêts ou financer le rachat. Outre son immense siège niçois de 24.300 m2 assorti de terrains, il est propriétaire de ses agences dans dix villes de la Côte d'Azur dont Cannes,Saint-Tropez, Saint-Raphaël et Monaco.

Le groupe belge Rossel :

Face aux salariés, le groupe de presse belge Rossel (Le Soir, La Voix du Nord, L'Union), associé au spécialiste du BTP monégasque Marzocco et à l'homme d'affaires franco-libanais Iskandar Safa, mettent dans la balance 30 millions d'euros de fonds, plus 20 millions d'investissements sur trois ans. En cas de cession, un jour, du patrimoine, "les recettes seraient utilisées au développement de Nice-Matin", assure un responsable du groupe Safa.

"Il serait abusif de profiter de la faiblesse actuelle de Nice-Matin pour financer une reprise périlleuse en cédant des actifs au lieu d'apporter des fonds propres", prévient le trio, dans une lettre ouverte envoyée en fin de semaine aux salariés.


Dans son avis au tribunal, le comité d'entreprise reconnaît le "professionnalisme" du trio mais dénonce "une lourde purge sociale opportuniste".
Rossel a revu à la baisse le nombre de départs (376 soit 37% des effectifs de 1.099) et propose de consacrer 15 millions d'euros au plan social pour offrir des compensations au delà des obligations légales.

Il argue que les coûts d'impression et de distribution sont "deux fois supérieurs à ceux constatés dans de nombreux autres quotidiens régionaux".
Les salariés défendent  eux un "projet social d'intérêt général", prônant 159 départs exclusivement volontaires (14,5% des effectifs), entraînant 14 millions d'euros d'économies.
Un total de 130 autres salariés partiront naturellement dans les quatre ans, notent-ils Les salariés deviendraient les actionnaires majoritaires et délègueraient la gestion à un directoire (dont le président pressenti est Yann Chappelon, actuel pdg de France Télévisions Distribution).

Deux autres offres:

Georges Ghosn, ex-propriétaire de La Tribune et de France-Soir, promet d'apporter 11 millions de capitaux (en vendant notamment quatre agences) et avance un plan d'investissement de 13 millions sur cinq ans. Sa société suisse table sur 239 licenciements. 

Enfin, Xavier Ellie, président de la Société normande d'information et de communication (éditrice de Paris Normandie, du Havre Libre et du Havre Presse), n'apporte presque pas de fonds externes et prône 287 départs. 
Il se sépare d'emblée de tout l'immobilier,vendu par le tribunal pour financer le volet social. "Je fais un métier dans la presse, les autres font une opération
immobilière", assène-t-il, en réclamant aussi les 3 millions d'euros d'abonnements payés à l'avance par les lecteurs.
Sa proposition de société par action à participation ouvrière, "une solution française", est accueillie avec une certaine bienveillance par les syndicats.

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