L'enfant séquestré trois ans par son père vivait dans un logement "totalement insalubre, d'une saleté repoussante"

Totalement "livré à lui-même" dans un appartement insalubre, un garçon de 8 ans a été libéré cette semaine par la police de Mulhouse après avoir été séquestré et privé d'école pendant trois ans par son père, maintenant incarcéré. les parents, qui vivaient à Nice, étaient séparés depuis 2010.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Totalement "livré à lui-même" dans un appartement insalubre, un garçon de 8 ans a été libéré cette semaine par la police de Mulhouse après avoir été séquestré et privé d'école pendant trois ans par son père, maintenant incarcéré. L'enfant, confié à une famille d'accueil, n'a pas subi de violence physique, mais présente des "carences éducatives très graves", a raconté samedi le procureur de Mulhouse, Dominique Alzeari, lors d'une conférence de presse.

"Carences éducatives très graves"

Il vivait avec son père dans un appartement d'un immeuble de quatre étages proche de la gare de Mulhouse, un logement "totalement insalubre, d'une saleté repoussante", et "très sommairement meublé". Il n'était "ni suivi médicalement, ni scolarisé". Son père, qui voulait le "soustraire" à sa mère dont il était séparé, bien que celle-ci en ait obtenu la garde, "lui avait appris à parler doucement pour ne pas qu'on l'entende", selon le magistrat.

Logement "totalement insalubre, d'une saleté repoussante"

L'enfant, "pas du tout éduqué", sortait "à peine de temps à autre, juste pour faire quelques courses avec son père". Mais "l'essentiel du temps", et notamment lorsque son père travaillait, il restait "absolument livré à lui-même", avec pour seule compagnie la télévision. Il ne pouvait pas sortir, et avait pris une "habitude de prostration", a précisé le procureur.

Encourt 30 ans de réclusion

Placé vendredi en détention provisoire, le père, un ressortissant tunisien âgé de 37 ans, encourt 30 ans de réclusion. Il a été mis en examen pour enlèvement, séquestration et soustraction à ses obligations parentales, cette dernière qualification étant, selon le procureur, "la plus importante".

Le père a quitté la Côte d'Azur en octobre 2012

Selon une source proche du dossier, les parents, qui vivaient à Nice, sont séparés depuis 2010. Le père a quitté la Côte d'Azur en octobre 2012 avec son fils, sans laisser d'adresse. La mère a fini par déposer plainte en 2013, déclenchant les investigations de la justice pour retrouver le père et l'enfant.
Ce n'est qu'en février 2014 qu'elle obtient officiellement la garde de l'enfant.

Les enquêteurs avaient un temps retrouvé la trace du père à Tournus (Saône-et-Loire), mais sans pouvoir le localiser précisément, puis finalement à Mulhouse, où il a été retrouvé via un de ses anciens employeurs. C'est en venant récupérer un solde de tout compte auprès de cette entreprise que l'homme a été arrêté par la police, qui était venue l'attendre. Il a ensuite indiqué aux enquêteurs l'adresse où se trouvait l'enfant.

Il a reconnu lui-même qu'il a fait n'importe quoi, qu'il n'a pas été à la hauteur, qu'il ne s'est pas bien occupé de l'enfant

"Il a reconnu lui-même qu'il a fait n'importe quoi, qu'il n'a pas été à la hauteur, qu'il ne s'est pas bien occupé de l'enfant", a souligné M. Alzeari, relevant que le mis en examen avait essayé de se justifier en affirmant, à propos de l'enfant, que la mère "ne l'éduquait pas bien, ce qui n'est absolument pas avéré".

En perte total de repère

Alertée, la mère s'est rapidement déplacée à Mulhouse, mais son fils a manifesté "peu de désir de la revoir", car il a subi une "coupure énorme" et est "en perte total de repères vis-à-vis" d'elle, selon le procureur. "Ce type d'affaires fait l'objet d'un suivi obstiné. Il n'y a jamais eu de rupture dans les investigations, les recherches ne se sont jamais interrompues".
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information