La ville de Nice ne compte que 14 % des logements sociaux, contre les 25% imposés par la loi SRU dans les communes de plus de 3500 habitants. Comment procéder quand l'espace manque ? La surélévation de certains bâtiments qui commence à se concrétiser.
Comment créer des logements en ville ou à la périphérie quand les terrains manquent, que le coût du foncier est exorbitant ? Comment trouver une solution à l'envolée des loyers pour permettre aux actifs de se loger ?
À Nice, comme de nombreuses villes du pays, des études sont en cours et la solution pourrait être de surélever des bâtiments déjà existants, à la fois en plein centre, mais aussi dans la périphérie. Dans la cinquième ville de France, c'est l'agence parisienne Upfactor qui est chargée de déterminer la faisabilité de l'opération.
Optimiser le patrimoine immobilier via un programme de surélévation
La stratégie consiste donc à identifier des immeubles. Plusieurs contraintes : les "cibles", autrement dit les immeubles concernés, doivent être situés à proximité de transports en commun, et ils doivent enregistrer une déperdition thermique importante. Enfin, l'idée est de monter de deux étages, pas plus. Le maire de Nice et patron de la Métropole, Christian Estrosi, rappelle l'obligation de respecter le plan local d’urbanisme, les règles de sécurité relative à la sismicité, mais aussi l'harmonie urbanistique de la ville.
Au moins 7000 logements possibles
En surélevant, nous apportons de la création de logements. On a vu un potentiel de près de 7000 logements pour la ville de Nice et pour la Métropole, en plus sur du social et sur du libre. C'est aussi des gains de conforts thermiques et de pouvoir d’achat. On voit bien qu'avec ce sujet, nous pourrions sans doute répondre, pour une part, puisque c'est un élément de la stratégie, à la crise du logement.
Anthony Borré, premier adjoint au maire de Nice et président de Côte d’Azur habitat
La cartographie de la ville reste à dresser, mais 500 projets sont potentiellement concernés. Deux niveaux ajoutés à un immeuble, c'est potentiellement une surface supplémentaire de 300 mètres carrés et une rénovation énergétique à la clé.
Un exemple a récemment été inauguré, au 12 avenue de la République.
Au 12 avenue de la République nous inaugurons une très belle opération de surélévation du @groupecrequy.
— Anthony Borré (@anthony_borre) January 11, 2024
Elle illustre clairement notre volonté et notre détermination, avec @cestrosi, de créer du logement autrement !#Nice06 pic.twitter.com/0E3TnNwmxo
Une ville sur la ville, une bonne idée pour EELV
Présentée le 11 décembre en conférence de presse, cette option fait réagir l'écologiste Juliette Chesnel-Le Roux.
Construire la ville sur la ville c'est quelque chose d'important pour éviter d'artificialiser les terres mais ça nécessite de la cohérence. On ne peut pas en parallèle continuer de faire des grands projets pas forcément utiles dans la plaine du Var.
Juliette Chesnel-Le Roux
Par communiqué de presse, le préfet des Alpes-Maritimes avait d'ailleurs précisé vouloir protéger les terres agricoles de la plaine à l'ouest de Nice.
La densification verticale du bâti existant présente en effet un réel avantage pour la réduction de l'étalement urbain. Mais pour les bâtiments privés ou commerciaux, il se heurte à la récalcitrance du ou des propriétaires. Pour l'heure, l'agence Up Factor n'a rendu qu'un résumé de son étude et la totalité devrait être rendue publique dans les semaines qui suivent.
La ville de Nice ne compte que 14% d’habitat social quand la loi SRU en impose 25%.